Échec de la politique de jeunesse et de la politique d'emplois: au secours, nos jeunes meurent en haute mer par dizaines




 
Grosse prise pour la police de Mbour. Un passeur notoire, qui s’apprêtait à envoyer une seconde pirogue en mer, a été interpellé dans la nuit du samedi, avec trois de ses complices. De même, la perquisition de son domicile a permis de mettre la main sur du matériel servant au voyage en pirogue et près de 1,5 million. 
 
 
Vendredi dernier, la marine nationale et les marins espagnols de la force Frontex ont mis la main sur deux pirogues qui transportait des migrants clandestins au large de Dakar et de Mbour. Selon la Dirpa, la pirogue interceptée au large de la capitale avait à son bord 111 personnes, alors que seulement 51 personnes ont été retrouvées parmi les occupants de la pirogue interceptée au large de Mbour. En effet, l’embarcation, où il y aurait eu quelque 200 personnes, a explosé en mer après qu’un des moteurs et les réserves d’essence ont pris feu. Seules ces 51 personnes ont été secourues. Beaucoup de ces candidats à l’émigration clandestine qui avaient embarqué à Mbour seraient de Saint-Louis. Et une vingtaine de disparus ont été recensés, alors que 7 corps sans vie ont été retrouvés.
 
 
Le convoyeur Sadibou Niang et ses complices qui s’apprêtaient à envoyer une embarcation vers l’Espagne arrêtés
 
 
A la suite de ces incidents malheureux, la police de Mbour, ville d’où est partie l’une des embarcations, qui était en alerte depuis la recrudescence de l’émigration clandestine par la mer, a frappé un gros coup. Dans la nuit du samedi au dimanche, elle a interpellé quatre passeurs (Sadibou Niang, Mamadou Niang, Modou Diagne et Cheikh Kane, le seul du groupe qui n’est pas de Mbour), dont l’un, Sadibou Niang, serait un passeur notoirement connu. C’est d’ailleurs chez lui qu’ont eu lieu les arrestations. La perquisition de son domicile a permis aux policiers de mettre la main sur deux moteurs hors-bord, un réservoir d’essence vide, des ustensiles de cuisine, des sacs de voyage, des combinaisons en toile que portent les pêcheurs pour aller en mer, une voiture qui serait utilisée pour transporter les migrants clandestins et la somme de 1,4 million qui serait encaissée des migrants. Selon les premiers éléments de l’enquête, Sadibou Niang qui s’apprêtait à faire partir une pirogue, la nuit même de son arrestation, avait déjà envoyé une autre sans que l’on sache pour le moment si c’est bien celle qui a explosé vendredi. 
 
Mbaye THIANDOUM

 
Depuis quelques mois, le phénomène de l’émigration clandestine a pris des proportions inquiétantes. Il ne se passe plus une semaine sans que des embarcations soient interceptées ou chavirent, causant des centaines de morts. Une recrudescence du phénomène «Barsa ou barsax» qui signe l’échec de la politique de jeunesse et d’emploi du gouvernement. En effet, devant le manque d’emplois, les jeunes sont tentés par la traversée de l’océan, quitte à y laisser leur vie, car n’ayant aucun espoir, aucune perspective de réussite au pays. C’est aussi l’échec des politiques de gestion de nos ressources halieutiques. Beaucoup de candidats à l’émigration clandestine sont issus des localités connues pour la pêche, comme Saint-Louis. Le poisson se faisant rare et leurs revenus avec, les jeunes pêcheurs n’ont plus que le rêve d’Europe. 
 

 
 
 
 
 
 



 
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