Après les discussions de vendredi qui n’ont pas porté leurs fruits, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor sont descendus au front hier. Les échauffourées avec les forces de l’ordre ont eu lieu dans le campus social causant l’évacuation d’élèves des écoles environnantes par les sapeurs-pompiers à l’hôpital. Les étudiants et le Rectorat se sont donné rendez-vous ce mercredi pour une autre tentative de discussion.
Quatre jours après les chaudes échauffourées entre étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor et les forces de l’ordre qui ont causé l’incendie de quatre véhicules de l’administration, les hostilités ont encore repris hier. Les Fds ont poursuivi les étudiants grévistes jusqu’à l’intérieur du campus social. Il s’ensuivit une course-poursuite. Durant plusieurs heures, pierres d’étudiants et grenades lacrymogènes des Fds pleuvaient en nombre, transformant l’espace social de l’université en un champ de bataille. La fumée et la poussière faisaient le décor de l’université. L’atmosphère était tendue durant ces moments d’échauffourées. Ainsi, les forces de l’ordre ont violé les franchises universitaires. Comme dans un thriller, les voitures de police poursuivaient les étudiants. Il y a eu des blessés dans les rangs des étudiants qui disent être déterminés à contraindre l’Etat à livrer les chantiers entamés depuis plus de 10 ans. Le modus operandi des étudiants, c’est de brûler des pneus et éparpiller des pierres un peu partout pour pouvoir faire barrage aux forces de l’ordre. Une intifada a été mise en place par les apprenants de ce temple du savoir.
Cependant, ce sont les écoles qui sont aux alentours de l’université qui ont subi les conséquences de ces affrontements. Il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour évacuer à l’hôpital les élèves qui ne pouvaient plus continuer à inhaler la poussière et les gaz lacrymogènes.
Il faut préciser que les différents interlocuteurs que sont les facilitateurs et le médiateur continuent leur mission. Après la rencontre de vendredi avec toutes les parties, les engagements pris par les autorités semblent ne pas satisfaire les étudiants. Selon une source bien au parfum des négociations, les étudiants exigent la résolution des problèmes qui sont sous la responsabilité du Recteur. C’est-à-dire les questions de logistique comme les lampes grillées, toilettes non entretenues, les fils électriques détériorés, les commodités dans les amphithéâtres et salles de cours, la stabilisation de la connexion… Par contre, les problèmes qui nécessitent l’intervention du ministre sont en l’état. Une situation que les étudiants ne peuvent pas accepter, c’est pourquoi, nous dit-on, ils sont dans la rue devant l’impuissance des facilitateurs à apporter des solutions concrètes. Toujours dans des dispositions de dialoguer, le Rectorat a encore convoqué les étudiants ce mercredi pour une seconde discussion, après celle de vendredi, qui n’a pas convaincu les étudiants qui ont repris le front hier.
Baye Modou SARR