EXAMEN DES PROJETS MODIFIANT LA LOI PORTANT CODE PENAL La majorité valide les nouvelles lois malgré toutes les manœuvres de l’opposition



 
Il a fallu aux députés près de 7 tours d’horloge pour examiner et valider le projet de loi portant modification du code pénal voté hier en procédure d’urgence. L’opposition, qui était en mode alerte depuis la veille, a exercé toutes les pressions possibles pour bloquer le vote, mais la majorité a encore fait jouer son nombre en validantla nouvelle loi du code pénal.
 
 
 
 
C’est en procédure d’urgence que les projets de loi portant modification du code pénal et du code de procédure pénale ont été examinés hier à l’Assemblée nationale.La première séance portait sur le premier projet cité et elle s’est déroulée de 14 heures à 19h passées, entre débats, questions préalables et appels au règlement. Apres la lecture du rapport, le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, comme à son habitude, a aussitôt introduit une question préalable, juste après la lecture du rapport, pour demander l’ajournement des travaux. Mais Cheikh Abdou Mbacké Dolly a été minorisé.
Premier à prendre la parole à l’ouverture des débats, Seydou Diouf s’en est vertement pris à l’opposition. «Si une telle loi provoque autant de bruit chez nos collègues de l’opposition, alors que l’interprétation donnée est fausse, cela mérite réflexion», dit-il. 
 
 
Cheikh Bamba Dièye : «cette loi déclenche proclame la fin du droit, la fin de l’Etat de droit» 
 
 
A sa suite, Cheikh Bamba Dièye a fait un appel au règlement et cinq minutes lui ont été accordées. «Cette loi déclenche une nuit sombre sur l’ensemble des citoyens de ce pays, elle proclame la fin du droit, la fin de l’Etat de droit, la fin de tous les combats menés pour la démocratie», déplore-t-il avant d’ajouter que n’importe qui peut faire objet de poursuites pour terrorisme dans l’interprétation excessive de cette loi, pour être sanctionné de la manière la plus lourde. Selon ce dernier, Il faut dissocier le Sénégalais du terrorisme et appliquer  des lois en fonction de chaque réalité et l’adapter.
 
 
Toussaint Manga déclenche les attaques
 
 
Le député  libéral pense que le gouvernement veut jouer avec les mots, comme si la lutte contre le terrorisme était un fait nouveau. «En lisant le projet de loi, il est clairement défini que les manifestations sont considérées comme des actes terroristes. Si les manifestations sont assimilées à des actes terroristes, donc Macky Sall est le premier terroriste. Lui qui, en 2009,2010, 2011, manifestait. Si entraver le fonctionnement d’une  institution est un acte terroriste, donc le président Moustapha Niasse est un terroriste. Car, en 2011, il était devant cette institution pierre à la main», rappelle l’ancien secrétaire général de l’Ujtl. «Donc, vous ne pouvez pas nous terroriser avec ces mots», prévient-il. Toussaint Manga d’assurer que le jour où le Président va annoncer sa candidature pour un troisième mandat, il lui faudra juste une semaine pour quitter le pays.
 
 
Déthié Fall : «Macky Sall veut prendre le contrôle sur nos vies, notre intimité»
 
DéthiéFall, pour sa part, regrette qu’à chaque fois que le ministre de la Justice passe à l’Assemblée nationale, le pays connaît un ciel assombri du fait des lois qu’il présente, des lois noires, habillées en blanc pour mieux enrober son forfait. «Dites à Macky Sall que sa vision s’arrête à Mbeubeuss, dans les décharges.  Il nous introduit ce projet qui n’a pour objet que de se maintenir au pouvoir en 2024. Il veut infiltrer nos manifestations, procéder à des arrestations, arrêter les opposants, les écarter aux présidentielles, comme il a eu à le faire en 2019», fulmine Déthié Fall, selon qui le Président Macky Sall est devenu impopulaire et  il ne compte plus sur la voix des Sénégalais, mais plutôt sur la loi. «Il veut prendre le contrôle sur nos vies, notre intimité. Jamais nous ne l’accepterons. Il n’est pas plus méritant que les autres Sénégalais. Quand son mandat sera fini, il n’a qu’à partir. Il ya des gens plus compétents que lui et après son mandat, il y en aura d’autres», déclare le leader du Prp.  Se tournant vers le directeur des prisons, Déthié Fall lui déclare : «vous n’avez qu’à construire d’autres cellules, car nous ne laisserons pas le Président continuer cette forfaiture».
 
Serigne Mansour Sy Djamil à Niasse: «le 23 juin, si cette loi existait, on vous aurait accusé de terrorisme, avec la fameuse pierre qu’on a retrouvée entre vos mains»
 
Le leader de BèsDu Nakk n’a pas raté le président Macky Sall et son entourage.  Selon Serigne Mansour Sy Djamil, le texte qui leur est soumis n’a rien à voir avec un terrorisme réel,existant au Sénégal. C’estplutôt les derniers soubresauts d’un régime en perdition, un régime qui ne sait pas ce qui lui arrive, un président qui n’est plus le maitre du jeu et n sort cette vieille rengaine du terrorisme. «Le 23 juin, c’était il y a quelques jours et si cette loiexistait, on vous aurait accusé de terrorisme avec la fameuse pierre qu’on a retrouvée entre vos mains ; alors que ce geste était symbolique de résistance face à la barbarie qui existait», souligne le marabout.
S’indignant des agissements du régime de Macky Sall, Mansour Sy Djamil soutient : «les mêmes causes produisant les mêmes effets, Je m’étonne que le Président Macky Sall n’ait pas tiré toute les leçons qui ont contribué à la chute de Abdoulaye Wade. Il est entrain de commettre les mêmeserreurs, entouré de gens quine méritent aucun respect. Dans un Sénégalnormal, normé et calibré, ils ne peuvent même pas être chef de village», tonne-t-il.
 
 
NdèyeKhady DIOUF
 
 
 
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