EVENEMENTS DE MARS 2021 AYANT FAIT 14 MORTS: Un an après, Amnesty International exige que les responsables soient traduits en justice



 
Alors qu’on s’apprête à commémorer l’anniversaire des évènements malheureux de mars 2021, la lumière n’est pas encore faite dans ces incidents qui ont failli faire basculer le Sénégal et qui avaient fait 14 morts. Afin de pousser la Justice sénégalaise à faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de Cheikh Wade et des 13 autres jeunes Sénégalais tués lors des manifestations de mars 2021, Amnesty International a lancé une pétition en ligne. L’organisation non gouvernementale internationale qui a documenté les violations flagrantes des droits humains lors de ces manifestations, martèle que «les responsables de ces crimes doivent être traduits en justice».
 
 
 
Il y a quasiment un an, le Sénégal entrait dans une crise sociopolitique sans précédent, communément appelée «les événements de mars 2021». Lors des manifestations survenues après l'arrestation le 3 mars 2021 du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, accusé de «viols et menaces de mort» par Adji Sarr,14 Sénégalais ont été tués alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre l’arrestation de l’opposant politique. «Les responsables de ces crimes risquent d’échapper à la justice», avertit Amnesty International. «Les manifestations qui se sont déroulées au Sénégal en 2021 ont été violemment réprimées par les forces de sécurité. Pourtant, il n’y avait pas de danger immédiat sur la vie des agents ou d’autres personnes. Les forces de défense et de sécurité ont tout de même tiré à balles réelles sur des manifestants qui exerçaient leur droit de réunion garanti par la Constitution sénégalaise et le droit international», a indiqué Amnesty International pour motiver à signer sa pétition lancée en ligne il y a quelques jours.
Le plus grave dans cette affaire, note encore l’organisation non gouvernementale internationale qui promeut la défense des droits de l'homme, «aucune enquête judiciaire n’a encore été ouverte malgré les engagements pris par les autorités». 
«Nous avons documenté les violations flagrantes des droits humains lors des manifestations de mars 2021, en analysant notamment des vidéos. Parmi les victimes, Cheikh Wade, un jeune tailleur de 32 ans. Il participait à une manifestation à Dakar le 8 mars 2021. Dans la vidéo, on voit un policier lui tirer dessus avec une arme à feu. Depuis, sa famille, comme celle des 13 autres victimes, se bat pour obtenir justice», regrette Amnesty International, invitant tout le monde qui aime la justice à l’aider à «demander au ministre de la Justice Malick Sall que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Cheikh Wade et des 13 autres jeunes Sénégalais tués lors des manifestations de mars 2021».
Rappelons que les manifestations de 2021 au Sénégal sont survenues après l'arrestation le 3 mars 2021 du leader de l'opposition, Ousmane Sonko, accusé de «viols et menaces de mort» par Adji Sarr, ce que son camp dénonce comme une «tentative de liquidation politique» de la part du Président Macky Sall.
Cette arrestation entraîne dans un premier temps des heurts entre sympathisants de l'opposant et forces de l'ordre, puis des saccages et pillages les jours qui suivent. Au 8 avril 2021, le bilan établi par les autorités fait état de 13 morts du côté des manifestants. Selon Amnesty International,«les responsables doivent être traduits en justice».
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
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