Se faisant passer pour un agent de police, l'ingénieur en informatique Mouhamed Tall avait réussi à soutirer la somme de 86.000 F Cfa à Marième Sy dans une affaire de localisation de portable. C'est pour des faits d'usurpation de fonction et d'escroquerie qu'il a été traîné hier devant la barre des flagrants délits de Dakar,où le juge ne lui a infligé la peine de 2 mois de prison assortis du sursis.
Ingénieur en informatique de son état, Mouhamed Tall a fait face hier au juge des flagrants délits de Dakar pour des faits d'usurpation de fonction et d'escroquerie portant sur 86.000 F Cfa. Sur les infractions qui ont valu sa comparution, il est ressorti de l'interrogatoire d'audience qu'il a connu la sœur de sa victime lors du Magal de Touba passé. Là-bas, il s'était présenté à cette dame comme étant un agent de la Division des investigations criminelle (Dic). C'est par la suite que cette dernière l'a présentée à sa grande sœur Marième Sy. Et comme celle-ci avait égaré son portable, elle avait besoin de renseignements. Mais là, Mouhamed Tall lui a demandé de payer pour accélérer la procédure. Marième Sy s'est exécutée mais hélas, elle n'a pas obtenu gain de cause. Car, après lui avoir versé 86.000 F Cfa, le prévenu n'a pas pu localiser son portable.
De guerre lasse, Marième Sy a fini par le traduire en justice. Hier, devant le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, Mouhamed Tall a contesté les faits, arguant qu'il travaillait en parfaite collaboration avec des agents de certains commissariats de Dakar. «Je confirme que la police m'appelle en cas de besoin pour localiser des téléphones. Je travaille avec les commissariats de police de Dieuppeul, Grand-Dakar, Point E etc. Je me limite seulement à ce que la police me demande de faire», a-t-il déclaré.
Le procureur, qui n’a pas cru un traître mot de ce qu’il a dit, a requis 6 mois ferme. «Si vous avez des connaissances en la matière, allez faire un concours pour entrer dans la police», lui lance-t-il. L'avocat de la défense a confirmé que son client collabore avec des commissaires, gendarmes et policiers pour localiser des portables. Il ne voit pas de manœuvres frauduleuses dans cette affaire puisqu'il n'y a pas, selon lui, un élément matériel qui déduit une escroquerie. La robe noire sollicitant ainsi sa relaxe pure, le tribunal a par contre a abandonné le délit d'usurpation de fonction avant de lui infliger la peine de 2 mois de prison assortie du sursis pour l'escroquerie.
Fatou D. DIONE