ESCROQUERIE DE 5 MILLIARDS AU PRÉJUDICE DE ABDOULAYE SYLLA :Zaki Sow «paralysé» par le juge d’instruction du 2e cabinet



 
Dans son édition d’hier, «Les Echos» écrivait que Zakiyoulahi Sow était dans la nuit noire. Le quotidien ne savait pas si bien dire. Zaki Sow a été inculpé hier et placé sous contrôle judiciaire par le juge du deuxième cabinet. Le juge Mamadou Seck l’a presque paralysé. En effet, non seulement il lui est interdit de quitter le territoire national, mais son passeport est confisqué et il va devoir signer tous les 15 jours pour prouver qu’il est bien dans le pays. Pire, ses comptes vont être bloqués, mais également ses biens immobiliers en attendant…
 
 
Pour un activiste de la finance internationale, c’est la pire chose qui pouvait lui arriver. Zakiyoulahi Sow est en train de toucher le fond avec tout ce qui lui arrive depuis que Abdoulaye Sylla le poursuit pour escroquerie portant sur la rondelette somme de 5 milliards de francs Cfa. Pour n’avoir pas honoré son engagement d’aller voir un notaire pour certifier que les 5 milliards ne lui appartiennent pas et qu’ils sont bel et bien la propriété de Abdoulaye Sylla, Zaki Sow a été cueilli hier par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) et déféré au parquet. Après une chaude journée passée à la cave du tribunal, il a été conduit au commissariat central où il a passé la nuit à la suite d’un retour de parquet.
 
 
Des conditions draconiennes imposées par le juge
 
 
Présenté hier au juge d’instruction du 2e cabinet, Mamadou Seck, il a échappé de justesse à la prison. Le juge d’instruction l’a inculpé et placé sous contrôle judiciaire avec des conditions draconiennes. En effet, Mamadou Seck a assorti le contrôle judiciaire de décisions qui sont défavorables à Zaki Sow. Tout d’abord, comme c’est de coutume, il a confisqué son passeport et lui a formellement interdit de quitter le territoire national sans son accord préalable. Et pour en avoir le cœur net, le juge Seck lui a demandé de se rendre tous les 15 jours à son cabinet pour signer un papier qui prouve qu’il est bel et bien à Dakar et qu’il ne s’est pas évaporé dans la nature. Ce n’est pas tout. Le juge Mamadou Seck a demandé que les autorités bloquent ses comptes bancaires. Pire, le juge du deuxième cabinet a demandé que tous ses biens immobiliers soient répertoriés et bloqués. Last but not least, le juge d’instruction a demandé aux autorités la saisine du Trésor public togolais pour lui notifier en bonne et due forme que Zaki Sow n’étant pas le propriétaire des 5 milliards, ne doit faire aucune forme de transaction de quelque nature que ce soit sur cet argent.
C’est dire que c’est la nuit noire. Commentaire d’un professionnel : «pour un financier, c’est la pire chose qui peut arriver. Il a été complètement anesthésié. Il ne peut plus bouger le plus petit doigt. Sa crédibilité a été mise à rude épreuve et dans la Finance internationale, ça ne se pardonne pas. Pour faire simple, il est ‘’paralysé’’».
Pour rappel La Société interafricaine de Banque (Siab) a été placée par la commission bancaire de l’Uemoa sous administration provisoire le 16 août 2015. C'est alors que l’Etat togolais, dans sa volonté d’assurer la pérennité de la Siab et en concertation avec Siraj Financial Holding (SFH), s’est porté acquéreur des actions de la Siab et restait devoir procéder à la libération de la totalité des actions souscrites dans l’augmentation de capital. En exécution de ces engagements, SFH a mis à la disposition de l’État togolais, la somme de 6.952.490.000 F Cfa. Sur la somme de 6.952.490.000 F Cfa, la société Ecotra, sur sollicitation de Zakiyoulahi Sow, s’était portée acquéreur des actions à hauteur de 5.000.000.000 F Cfa et avait procédé pour ce motif, à un virement de la somme de 5.000.000.000 F Cfa dans les livres du Trésor togolais. Malheureusement, la société Ecotra s’est rendu compte que les fonds virés (5 milliards) ont été utilisés non en son nom mais au nom et pour le compte de la société SFH. Pour faire simple, Zakiyoulahi Sow a dit que les 5 milliards virés par Abdoulaye Sylla lui appartiennent.Une tentative d’escroquerie que le patron de Ecotra a déjouée…
 
 
 
Samba THIAM
 
LES ECHOS

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