On est loin, très loin du temps où le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko, menaçait de boycotter les médias français. Le président de Pastef, a accordé, hier, une interview aux médias Rfi et France 24. Ousmane Sonko a battu en brèche le discours du chef de l’État sénégalais «présentant son opposition comme irresponsable» et antifrançaise notamment. Le maire de Ziguinchor en a profité pour dénoncer certains agissements du groupe russe Wagner, proche du Kremlin.
Dans cette interview qui a duré 13 minutes, Ousmane Sonko affirme n'avoir «rien contre» la France mais l'appelle à un «partenariat gagnant-gagnant» avec l'Afrique. «On a été dépeint comme étant des anti-Français notoires. Nous n'avons rien contre la France. Nous avons un discours qui peut gêner, parce que c'est un discours qui appelle à une rupture dans les relations entre les pays africains et la France», a affirmé Ousmane Sonko.
Poursuivant, le maire de Ziguinchor déclare être conscient qu’il y a des traditions séculaires entre le Sénégal et la France, mais, dit-il, ces relations ne sont pas totalement roses pour le Sénégal. «Nous voulons continuer des partenariats, mais dans le sens gagnant-gagnant» avec «une révision d'un certain nombre d'axes, au niveau économique surtout» et dans les domaines des ressources naturelles et de l'immigration», a précisé le président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), également maire de Ziguinchor.
Evoquant la Russie, Ousmane Sonko a indiqué que «ce qui est attendu (de ce pays) n'est pas un partenariat de guerre» mais «des partenariats plus larges qui englobent toutes les questions de développement». Or, «ce qu'on voit dans certains pays africains ne semble pas aller dans ce sens. On est dans le remplacement. Est-ce que ce par quoi on remplace vaut mieux que ce qu'on remplace ? Je n'en suis pas totalement sûr», a-t-il ajouté.
Sidy Djimby NDAO