ENIEME RENIEMENT DES REGLES ET REGLEMENTS PAR SONKO DIOMAYE : Les bizarreries de la défenestration de Djily Lo




 
 
 
Le 5 juin 2024, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a nommé, en conseil des ministres, Aïssatou Diallo, ingénieur agro-industrielle, Coordonnateur du Programme national de Développement des Agropoles du Sénégal, en remplacement de Djily Mbaye Lo. Une nomination qui a surpris plus d’un. Ce dernier est sorti de sa réserve pour expliquer comment les nouvelles autorités sénégalaises veulent le démettre de ses fonctions de manière illégale, alors qu’il a un contrat qui le lie à l’Etat du Sénégal jusqu’à 2028. La rupture tant chantée par le couple au pouvoir est en train de flancher sérieusement.
 
En parcourant la sortie de Djily Mbaye Lo, l’on se croit toujours dans le régime de Macky Sall. Comment le duo Diomaye-Sonko peut laisser passer cette forfaiture en renvoyant les directeurs nommés par appel à candidature ? Dans un communiqué, il relate l’injustice et la violation des textes qu’il a constatée depuis que Diomaye est au pouvoir. En effet, Djily Mbaye Lo dit avoir conduit toute la phase de formulation des Agropoles, entre 2018 et 2019, en sa qualité de Directeur national des Petites et Moyennes Industries Il a été par la suite recruté sur appel d’offres compétitif en décembre 2020 comme l’ensemble du personnel du Projet. Après deux ans d’essai (2021, 2022) sanctionnés par une évaluation positive, il a bénéficié d’un contrat jusqu’en décembre 2028.
Contre toute attente, le 5 juin 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye a pris un décret pour nommer un nouveau Coordonnateur. Le 7 juin, avant la parution du décret, Djily Lo dépose un recours administratif auprès du président de la République, avec ampliation au Premier ministre, pour lui expliquer que conformément aux orientations du projet, il a été recruté par voie compétitive.
Ainsi il sera reçu en audience le 14 juin par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, qui lui propose un poste de conseiller technique. «Offre que j’ai déclinée respectueusement en lui précisant que j’avais un contrat en cours pour le poste de Coordonnateur national jusqu’en décembre 2028», a-t-il dit.
Pensant l’affaire réglée, Djily Mbaye Lo reçoit le 9 juillet, soit 36 jours après la prise du décret du 5 juin, un courrier du ministre de l’Industrie et du Commerce daté du 1er juillet, qui lui annonce la résiliation de son contrat pour «cas de force majeure sans préciser l’événement constitutif du cas de force majeure», déplore-t-il.
Ne comptant pas en rester là, le 11 juillet, M. Lo répond au courrier susvisé du ministre qui lui demandait également de se rapprocher de ses services pour le paiement de ses indemnités, suite à la résiliation du contrat. D’ailleurs le 11 juillet, il saisit encore le président de la République d’un nouveau recours, avec toujours ampliation au Premier ministre, pour l’informer de la résiliation de son contrat.
Le 15 juillet, à 12 heures 57 minutes, l’Inspecteur administratif et financier (Iaf) du ministère de l’Industrie et du Commerce l’appelle au téléphone pour l’informer qu’il avait par-devers lui un ordre de mission pour superviser la passation de service avec le Coordonnateur entrant. «Je lui ai demandé de me transmettre le courrier de manière officielle», renchérit Djily Mbaye Lo. 3 heures plus tard, l’Iaf envoie à son assistante son ordre de mission de passation de service sur lequel il n’était indiqué ni la date, ni l’heure de passation de service, fait-il remarquer.
Le 18 juillet, à 10 heures, M. Lo reçoit un appel de son assistante l’informant que des gens se sont annoncés auprès du vigile pour une passation de service. Séance tenante, «j’ai appelé un huissier pour constater les faits», indique M. Lo qui, pour finir, a tenu à rappeler qu’il est un fonctionnaire apolitique au service de son pays depuis 24 ans, qui respecte la légalité et qui s’en remet entièrement à la décision du Président qui dispose de tous les éléments d’information sur ce dossier.
 
Samba THIAM
 
 
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