ENCORE UN COMPATRIOTE VICTIME DE RACISME EN ITALIE: Deux nationalistes italiens versent de l’eau de javel à un jeune Sénégalais,le maire de Pise enflamme la toile



 
Un jeune Sénégalais a failli perdre définitivement la vue, hier, en Italie. Émigré dans la botte de l’Europe, notre compatriote a fait les frais du racisme italien. Il a été attaqué par deux jeunes Italiens qui l’ont agressé en lui jetant de l'eau de javel au visage. En Italie, l’affaire a instauré un climat de dénonciation face à la montée de la haine entretenue par certaines prises de position d’hommes politiques. 
 
L’Italie est donc définitivement le pays le plus raciste au monde. Et les Sénégalais semblent devenir les cibles favorites des xénophobes par ces temps qui courent. Cette fois, ce n’est pas dans les stades de football du Vérone ou de l’Inter de Milan que le racisme s’est manifesté. Mais dans la rue et sur un émigré, Sénégalais lambda établi dans ce pays autrefois sous la coupe de Mussolini, père du fascisme, ce système politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d'un idéal collectif suprême. 
En effet, hier encore, un Sénégalais a fait les frais du racisme en Italie. Alors qu’il vaquait tranquillement à ses occupations, le Sénégalais a été attaqué par deux jeunes Italiens qui, utilisant un scooter, sont parvenus à lancer de l'eau de javel sur le visage du vendeur ambulant sénégalais. 
Les faits, selon la presse italienne qui est longuement revenue sur cette nième affaire de racisme, se sont déroulés, hier soir, dans le centre historique de la ville de Pise, connu pour sa célèbre tour penchée qui, en réalité, se trouve être le campanile de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de ville. 
Après l’acte ignoble des deux jeunes racistes italiens, le Sénégalais a échappé au pire. Il a été aidé par des passants qui l’ont conduit dans un hôpital pour soigner les yeux. Sur place, après plusieurs heures d’assistance médicale, il a été libéré avec un pronostic de 10 jours d’indisponibilité. 
Après les faits, les personnes qui ont apporté leur aide au jeune Sénégalais se sont offusquées, à l’aide de messages d’indignation postés sur Facebook, du climat de haine entretenu par certaines positions politiques prises. Un nouvel épisode de la montée du racisme en Italie, qui a fait réagir les autorités locales. C’est ainsi qu’une enquête a été ouverte par la police, qui a reconstitué l'incident, se fondant sur les témoignages des personnes qui ont assisté aux faits.    
Ainsi, selon les premiers éléments de l’enquête, la victime de l'agression, identifiée à l'hôpital, mais non encore retrouvée, est un jeune Sénégalais qui aurait reçu un ordre d'expulsion pour clandestinité.
 
 
Le maire de Pise Michele Conti écarte la thèse du racisme, les internautes le «lynchent»
 
 
Mais ce qui a sans doute indigné la presse italienne ainsi que beaucoup d’internautes italiens, c’est la déclaration incompréhensive du maire de la ville. En effet, s’exprimant sur l’affaire, le maire Michele Conti a fait savoir qu’il ne s'agit pas de «racisme». Une déclaration elle-même raciste, que les internautes italiens n’ont pas manqué de signaler, pour se désolidariser de l’édile italien. 
Il y a quelques jours, c’est le footballeur sénégalais, défenseur de Naples, Kalidou Koulibaly, qui faisait les frais du racisme en Italie. À l’Inter de Milan pour les besoins de la 18ejournée de la Serie A italienne, le défenseur des Lions de la Teranga a été victime de cris racistes. Avant lui, bien d’autre joueurs de couleur ont subi le même sort à travers les stades italiens. Un fait qui a toujours existé en Italie et qui a poussé l’ancien international français, Olivier Dacourt, à réaliser son documentaire foot évènement intitulé : «Je ne suis pas un singe», diffusé par la chaine Canal+.
 
Sidy Djimby NDAO 
 
 
 
 

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