ENCOMBREMENT DE DAKAR: Le préfet Alioune Badara Samb identifie le mal et déplore l’absence de fourrière à Dakar



 
L’absence de fourrière adéquate est, pour le préfet de Dakar, une contrainte majeure pour mener à bien les opérations de désencombrement dans la capitale sénégalaise. Ainsi, il a préconisé une fourrière loin de la capitale pour dissuader les propriétaires à récupérer leurs épaves après un déguerpissement. Auparavant, il a identifié les différentes formes d’encombrement en plein cœur de Dakar.  
 
A l’occasion du lancement de la Campagne nationale de promotion de la propreté, le préfet de Dakar, Alioune Badara Samb, dans son exposé, a procédé à un diagnostic sans complaisance de l’encombrement dans la capitale sénégalaise, avec des photos qui illustrent cette situation qui fait froid dans le dos. Un encombrement et des occupations anarchiques qui, à l’en croire, sont d’ordre matériel et humain. Revenant sur l’encombrement matériel, le préfet révèle qu’il s’agit des épaves de véhicules, des garages illégaux, des panneaux publicitaires, entre autres, qui obstruent la circulation, parfois en plein centre-ville. A cet effet, il est revenu sur la gare-routière flottante du stade Léopold Sédar Senghor, avec des véhicules qui ne devraient pas circuler à Dakar. Ces véhicules devraient être au garage des Baux maraichers de Pikine. Ainsi, ce garage est la porte ouverte à toutes autres activités dont la vente de foin, des quincailleries etc. Ce qui donne une face hideuse au stade Lss. Autre lieu, autre constat.
Sur les deux voies de Liberté 6 et sur la Vdn, le préfet de Dakar est revenu pour le déplorer sur les parkings des vendeurs de véhicules. Selon Alioune Badara Samb, tous ces vendeurs de véhicules disposent de documents pour exercer leurs activités. Seulement, précise-t-il, ces documents sont faux, car délivrés par une autorité qui n’en a pas le droit. En effet, de l’avis du préfet, ces emprises occupées par ces vendeurs de véhicules relèvent de l’Ageroute, selon les dispositions légales. A cet encombrement s’ajoutent les panneaux publicitaires, des charrettes qui circulent toujours dans la capitale, en dépit de l’arrêté administratif qui l’interdit. Sans compter la divagation des bœufs en plein cœur de Dakar. Sur la Vdn, relève le préfet, certains ouvriers font de la voie publique un lieu d’exposition de leur travail. En plus des enclos qui foisonnent en centre-ville destinés à la vente de pigeons. Mais aussi des dépôts sauvages notés partout. Ainsi, si rien n’est fait le décor de la capitale au lendemain de la Tabaski risque d’offrir un visage hideux.
 
La devanture de l’hôpital Principal sert de dortoir
 
Le préfet de Dakar est aussi revenu sur les excroissances des marchés et autres habitations qui obstruent la chaussée. A l’en croire, certaines personnes érigent des restaurants à la devanture de leurs maisons, de sorte que les piétons se disputent la chaussée avec les véhicules. Le même constat dans les marchés, avec des excroissances qui sont le fait des vendeurs à la sauvette qui occupent les trottoirs. C’est le cas au marché Hlm et au marché Petersen. Il est difficile de déterminer, dit-il, la superficie de ces marchés, à cause des maisons qui sont transformées pour abriter des commerçants. Pire, au lendemain de l’incendie du marché Petersen, alors que les soldats luttaient encore pour maitriser les dernières poches, dit-il, certains marchands véreux avaient déjà commencé à s’installer sur les lieux. Cet encombrement humain est aussi noté chez les laveurs de véhicules installés parfois en plein cœur de Dakar au rond-point de l’Assemblée nationale. Plus grave encore, c’est la mendicité qui, à en croire le préfet, est en passe de prendre une dimension inquiétante. En effet, outre la présence des talibés à la Place de l’indépendance, la devanture de l’hôpital Principal est transformée en dortoir par certains mendiants avec leurs enfants.
 
Une fourrière en dehors de Dakar
 
A la suite de ce tableau sombre de la capitale sénégalaise, le préfet est aussi revenu sur les contraintes qui entravent le bon déroulement des opérations de désencombrement. Et, la contrainte majeure, indique le préfet, est relative à l’absence de fourrière adéquate dans la capitale sénégalaise. A l’en croire, ils sont obligés, après deux jours d’opération, d’arrêter parce que la fourrière de Grand-Yoff ne peut contenir toutes les épaves. Mieux, il préconise une fourrière loin de la capitale pour dissuader les propriétaires à récupérer leurs épaves ; contrairement à Grand-Yoff, où les épaves sont parfois récupérées dès le lendemain, en contrepartie d’espèces sonnantes et trébuchantes. Le préfet a également invité le chef de l’Etat à mettre un terme à la mendicité en centre-ville, ou de confiner les pratiquants à la devanture des mosquées. L’interdiction aussi des marchands ambulants en centre-ville, à défaut d’être confinés dans les marchés.  
M. CISS           
 
 

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