Les avocats d’Ousmane Sonko ne se sont pas fait prier pour porter une réplique au procureur de la République. Dans un communiqué, les avocats qui trouvent des «incongruités» et des «invraisemblances» à ce geste du chef du Parquet de Dakar, se sont ligués et ont décidé de faire face à ce qui, pour eux, est un plan «inacceptable et sordide de démantèlement et d’élimination d’un adversaire politique», en l’occurrence Ousmane Sonko. Ils apportent, par ailleurs, leur soutien à Juan Branco.
Le Parquet de Dakar a informé hier de la plainte contre Juan Branco et du mandat d’arrêt international lancé à son encontre. Le communiqué du procureur de la République «donnerait, dans d’autres circonstances, à penser à une tentative de diversion, tant il recèle des incongruités et invraisemblances pour qui connait les règles procédurales auxquelles en tant que membres de la même famille judiciaire, magistrats et avocats sont assujettis». C’est la réplique portée par les avocats d’Ousmane Sonko qui ont immédiatement sorti un communiqué. Pour les avocats du leader de Pastef, ce communiqué ne tombe pas ex nihilo. Ce, surtout qu’elle est arrivée après celui des services du ministère français chargé de l’Europe et des Affaires étrangères visant toujours Juan Branco contre qui ils ont annoncé avoir déposé une plainte. «Sans entrer dans les détails de ce qui revêt in fine tous les traits d’un plan inacceptable et sordide de démantèlement et d’élimination d’un adversaire politique, en l’occurrence M. Ousmane Sonko, qui procure assurément plus d’insomnie à Paris qu’au Sénégal», ont pesté les robes noires.
Ces derniers estiment ainsi qu’au-delà de Juan Branco, c’est le leader de Pastef qui est visé. «Nous tenons à exprimer avec fermeté notre vive indignation à l’égard d’une dérive de cette nature à l’encontre de notre confrère Juan Branco», ajoutent-ils en soutien à leur confrère français. Plaidant, pour leur collègue, ils soutiennent que ce dernier n’a rien fait d’autres sinon dénoncer des «crimes graves supposés commis au Sénégal», «à la demande des proches des victimes». Et les personnes soupçonnées sur qui il y aurait des «preuves indubitables», devraient répondre de leurs actes. «Sous ce rapport, cette violence de plus perpétrée à l’encontre d’un confrère appartenant à un autre Barreau et qui plus est en violation consciente et délibérée des règles procédurales, constitue une puissante interpellation à laquelle les avocats signataires ne sauraient rester sourds», martèlent encore les avocats d’Ousmane Sonko.
Les conseils du maire de Ziguinchor de renchérir : «la défense de la défense est debout et jouera pleinement son rôle comme il se doit dans la plus pure tradition d’honneur et de dignité du Barreau universel. Les avocats membres du Collectif de défense des intérêts de M. le président Ousmane Sonko réitèrent leur soutien agissant à leur excellent confrère Juan Branco en le priant de croire que rien ni personne dans ce monde de liberté gouverné par la primauté de la règle de droit ne pourra entraver peu ou prou l’exercice plénier de la noble profession que nous sommes si fiers d’exercer à ses côtés au nom du droit et de la liberté».
Alassane DRAME