«Babacar Ngom dégage», «na fi diogg»… C’est par ses slogans que des populations de Djilakh, notamment des jeunes réunis autour du collectif pour la défense des intérêts du village, accompagné par les mouvements Mbour Justice et Frapp, ont marché hier pour manifester leur opposition à l’installation de la Sedima sur leur périmètre villageois, avec un titre foncier de 225ha.
Déterminées à retrouver leurs terres attribuées à la Sedima qui en a fait un titre foncier, les populations de Djilakh ont marché hier, avant d’interpeller le chef de l’Etat. «Nous interpellons directement Macky Sall, pour lui dire que Djilakh est contre le décret qu’il a signé en faveur de Babacar Ngom et le titre foncier de 225 ha qu’on lui a donné», a déclaré d’emblée Djibril Sène, porte-parole du collectif. Qui explique : «si Babacar Ngom voulait juste faire de l’agrobusiness, il n’avait pas besoin d’un titre foncier. S’il veut donner 500 emplois aux populations de Djilakh, il n’a pas besoin de titre foncier pour cela». Cela est d’autant plus vrai pour Djibril Sène qu’un autre opérateur, un étranger, est en train de faire plus et mieux, sans avoir besoin de titre foncier. «Il emploie pas moins de 800 personnes. Il a investi des millions pour ses installations. Pourtant il n’a pas eu besoin de titre foncier. Et en partant, il va laisser ici toutes ces installations. Donc nous préférons de loin ce dernier à un compatriote qui vient sucer notre sang», assène-t-il.
Accusant le patron de la Sedima de n’avoir tenu «aucun de ses engagements», le porte-parole du collectif soutient que ceux qui étaient à sa conférence de presse «ne représentent pas le village». Pour preuve, dit-il, le chef de village et le conseiller municipal (habitant le village) sont leurs «autorités» et n’y étaient pas. Pour l’indemnisation que les populations auraient reçue, il dégage en touche. «L’indemnisation dont il parle, les populations de Djilakh ne l’ont pas vue. Beaucoup de jeunes et de familles avaient leurs champs dans son périmètre qu’il a pris sans ménagement. Et se moque à la limite d’eux. Donc il n’est pas venu aider la population de Djilakh, il veut faire de nous des esclaves. Ces 30 millions dont il parle, il les a versés à la commune, soit 100.000 F Cfa l’hectare. C’est extrêmement grave».
«Ce qui sortira d’une supposée négociation avec le ministre Fofana n’engage pas les populations de Djilakh»
En outre, Sène et Cie trouvent Babacar Ngom contradictoire, quand il parle d’indemnisation et en même temps soutient qu’il n’y avait personne sur les terres et que c’était une forêt. «Alors qui a-t-il indemnisé si personne n’occupait les terres ?», interroge le porte-parole. Qui avertit aussi le ministre Abdou Karim Fofana. «On entend parler de négociations en cours à l’initiative du ministre Fofana. Négociations auxquelles les populations de Djilakh ne sont pas impliquées. Qu’il sache que tout ce qui sortira de ces négociations n’engage pas les populations de Djilakh», note-t-il. Décidées à poursuivre leur combat jusqu’à restitution de leurs terres, les populations de Djilakh et leurs soutiens de la société civile, tiennent vendredi prochain une marche nationale à Dakar.
Mbaye THIANDOUM
Déterminées à retrouver leurs terres attribuées à la Sedima qui en a fait un titre foncier, les populations de Djilakh ont marché hier, avant d’interpeller le chef de l’Etat. «Nous interpellons directement Macky Sall, pour lui dire que Djilakh est contre le décret qu’il a signé en faveur de Babacar Ngom et le titre foncier de 225 ha qu’on lui a donné», a déclaré d’emblée Djibril Sène, porte-parole du collectif. Qui explique : «si Babacar Ngom voulait juste faire de l’agrobusiness, il n’avait pas besoin d’un titre foncier. S’il veut donner 500 emplois aux populations de Djilakh, il n’a pas besoin de titre foncier pour cela». Cela est d’autant plus vrai pour Djibril Sène qu’un autre opérateur, un étranger, est en train de faire plus et mieux, sans avoir besoin de titre foncier. «Il emploie pas moins de 800 personnes. Il a investi des millions pour ses installations. Pourtant il n’a pas eu besoin de titre foncier. Et en partant, il va laisser ici toutes ces installations. Donc nous préférons de loin ce dernier à un compatriote qui vient sucer notre sang», assène-t-il.
Accusant le patron de la Sedima de n’avoir tenu «aucun de ses engagements», le porte-parole du collectif soutient que ceux qui étaient à sa conférence de presse «ne représentent pas le village». Pour preuve, dit-il, le chef de village et le conseiller municipal (habitant le village) sont leurs «autorités» et n’y étaient pas. Pour l’indemnisation que les populations auraient reçue, il dégage en touche. «L’indemnisation dont il parle, les populations de Djilakh ne l’ont pas vue. Beaucoup de jeunes et de familles avaient leurs champs dans son périmètre qu’il a pris sans ménagement. Et se moque à la limite d’eux. Donc il n’est pas venu aider la population de Djilakh, il veut faire de nous des esclaves. Ces 30 millions dont il parle, il les a versés à la commune, soit 100.000 F Cfa l’hectare. C’est extrêmement grave».
«Ce qui sortira d’une supposée négociation avec le ministre Fofana n’engage pas les populations de Djilakh»
En outre, Sène et Cie trouvent Babacar Ngom contradictoire, quand il parle d’indemnisation et en même temps soutient qu’il n’y avait personne sur les terres et que c’était une forêt. «Alors qui a-t-il indemnisé si personne n’occupait les terres ?», interroge le porte-parole. Qui avertit aussi le ministre Abdou Karim Fofana. «On entend parler de négociations en cours à l’initiative du ministre Fofana. Négociations auxquelles les populations de Djilakh ne sont pas impliquées. Qu’il sache que tout ce qui sortira de ces négociations n’engage pas les populations de Djilakh», note-t-il. Décidées à poursuivre leur combat jusqu’à restitution de leurs terres, les populations de Djilakh et leurs soutiens de la société civile, tiennent vendredi prochain une marche nationale à Dakar.
Mbaye THIANDOUM