A Mbacké où il était avant-hier, Ousmane Sonko s’est prononcé sur la vague de transhumants vers Pastef. Le Premier ministre, qui a assuré qu’il n’est allé voir personne pour lui demander de venir, a assuré qu’ils comptent sur la force de Pastef-Les Patriotes pour gagner ce scrutin. Ousmane Sonko est également revenu sur la question de l’interdiction du voile dans certaines écoles du privé catholique. Sur cette dernière question, assurant que l’Etat ne reculera pas sur sa décision, il a tapé sur les écoles françaises, disant qu’elles ne peuvent pas nous manquer de respect chez elles et en faire autant chez nous.
A Mbacké, Serigne Cheikh Thioro Mbacké a été le premier à évoquer la vague de transhumance vers leur formation politique. «Que les choses soient claires : Ousmane Sonko n’a approché personne. Tous ceux qui ont transhumé l’ont fait de leur propre chef. Il n’a appelé personne ! Il suffit de voir nos listes pour s’en persuader. Aucun de ces gens qu’on appelle transhumants n’a été investi. Il n’y a quasiment que les authentiques patriotes, ceux qui ont été des premiers combats qui sont sur nos listes», a déclaré Serigne Cheikh Thioro Mbacké.
Prenant la parole, Ousmane Sonko a, à son tour, évoqué la question des transhumants qui manifestent leur soutien à sa liste. Après avoir précisé qu’il n’a jamais dit que les transhumants n’étaient pas les bienvenus dans Pastef, il a rappelé que toute transhumance est tout de même assujettie à certaines conditionnalités. Selon lui, les arrivants ne doivent pas être considérés comme des transhumants. «Ils ne sont pas des transhumants, car ici, chez nous, il n’y a rien à partager», dit-il. D’abord, dit-il, il faudra que le concerné prouve qu’il a les mains propres et ensuite, pendant les moments d’adversité politique, qu’il n’ait jamais eu à débiter des propos désobligeants, offensants du genre à nous souhaiter la mort ou la prison.
Ousmane Sonko de préciser : «je ne suis allé vers personne lui demander de venir nous rejoindre. Personne ! Je suis d’avis, néanmoins, que le système, ce sont les règles et non les personnes. C’est la raison pour laquelle nous pouvons accueillir ceux d’entre eux qui le désirent. Cela ne signifie pas que nous allons les prendre et les mettre au-dessus de ceux qui étaient déjà là», a-t-il déclaré. Avant de poursuivre pour clôturer ce chapitre. «Nous n’avons pas besoin de ces transhumants pour atteindre nos objectifs», a-t-il assuré.
«Les écoles françaises ne peuvent pas nous manquer de respect chez elles et en faire autant chez nous»
L’autre question majeure abordée par Ousmane Sonko, lors de ce meeting de Mbacké, c’est la question de l’interdiction du voile dans certaines écoles du privé catholique. Sur cette dernière question, après avoir assuré que l’Etat ne reculera pas sur sa décision, Ousmane Sonko a été clair. «Que toute élève interdite d’accès au niveau des écoles françaises basées au Sénégal, juste parce qu’elle porte un foulard, vienne se plaindre auprès de nous et on verra !», a invité le Premier ministre.
Dans un vocabulaire on ne peut plus précis, Ousmane Sonko se veut intransigeant : «ces écoles ne peuvent pas nous manquer de respect chez elles et en faire autant chez nous. Tout élève, portant sa croix, doit pouvoir fréquenter toute école qui déroule le programme laïc. Les écoles franco-arabes et les écoles privées catholiques font partie de ce type d’établissements scolaires. On y apprend les mathématiques, le français, l’anglais. On n’y enseigne pas la religion. Toute personne désireuse d’apprendre la religion n’a qu’à aller fréquenter les Daaras, le catéchisme. Tous les ans, l’État alloue 1,7 milliard à ces écoles laïques à titre de subventions en raison du service public qu’elles offrent. C’est la raison pour laquelle elles n’ont pas le droit d’interdire aux élèves de porter des croix, des foulards», a encore martelé Ousmane Sonko.
Sidy Djimby NDAO