Les habitants du quartier de Belfort, situé dans la ville de Ziguinchor, sont en colère contre la mairie et l’État du Sénégal. Accusant ces derniers d’être à l’origine de tous leurs maux, ils ont marché dans les artères de la ville pour réclamer des routes, un poste de santé et l’éclairage public dans leur quartier.
Tout ce que Belfort compte comme personnes du troisième âge, filles et garçons, ont participé à la marche initiée par les responsables et notables du quartier.
Très en colère contre la mairie de Ziguinchor et l’État du Sénégal, les populations ont battu le macadam à travers la ville de Ziguinchor en arborant des foulards rouges. «Cela fait neuf mois qu’on n’a pas l’éclairage public. Après des investigations qu’on a menées pour avoir une idée claire, on nous a parlé de défaillances techniques. Mais celles-ci ont trop duré, car jusqu’à présent, on reste dans le noir. Hormis cette situation, les ordures ménagères sont déversées dans notre quartier, sans que la mairie ne réagisse. Une attitude de nos autorités municipales que nous peinons à comprendre. Le quartier manque d’assainissement, ce qui cause d’énormes difficultés aux populations», explique la coordonnatrice du mouvement pour l’intérêt de Belfort. Aicha Henriette Ndiaye a soutenu que le quartier Belfort, qui se situe en plein cœur de la ville de Ziguinchor, a toujours été victime d’inondations, faute d’assainissement. C’est ainsi qu’elle interpelle les autorités étatiques à respecter leur promesse de construction de canalisation pour l’évacuation des eaux de pluie.
Embouchant la même trompette, Louba Malick de souligner : «pendant plusieurs années, la situation n’a pas changé. Nous habitons toujours dans l’eau. Aujourd’hui, il est temps que la municipalité reconnaisse Belfort comme étant un quartier de la ville de Ziguinchor. Tout le monde passe par ce quartier pour rallier la ville. Donc, il n’est pas question que Belfort ne soit pas traité au même pied que les autres quartiers de la ville de Ziguinchor».
En outre, les marcheurs ont réclamé la construction de la route qui mène à la maternité du quartier. Pour Aicha Henriette Ndiaye, les femmes enceintes rencontrent beaucoup de difficultés pour rejoindre la maternité, surtout en période hivernale, où elle devient pratiquement impraticable. «Nos mamans et sœurs rencontrent pas mal de difficultés pour rejoindre la maternité et le poste de santé. La route est dans un état de délabrement très avancé. Les chauffeurs refusent même de s’y rendre», ajoute-t-elle.
«Le boulevard des 54 mètres est sans électricité depuis longtemps. Une situation qui explique les nombreux accidents de véhicules et de motos Jakarta», regrette-t-elle, déplorant que les autorités municipales n’aient pas eu le courage d’expliquer au chef de l’État lors de son dernier séjour le problème d’éclairage public de cette route.
Après avoir déposé leur mémorandum à la préfecture, les populations de Belfort, qui sont à leur première marche, comptent revenir si les autorités étatiques et municipales n’ont pas répondu favorablement à leur plateforme revendicative.
Ahmet Coly