EMPRISONNEMENT DE JOURNALISTE D’INVESTIGATION: La Cap durcit le ton, annonce un nouveau plan d’action et se prêt à rejoindre Pape Alé Niang en prison



Alors que Pape Alé Niang vient de boucler un mois en prison, la Coordination des associations de presse (Cap) hausse le ton. Au cours d’une rencontre tenue ce samedi, les acteurs des médiassignifient aux autorités qu’ils sont prêts à rejoindre leur collègue Pape Alé Niang s’il le faut. Dans leur nouveau plan d’action, Ibrahima Lissa Faye et Cie annoncent des rencontres avec les représentations diplomatiques à Dakar ainsi que les autorités religieuses et coutumières du pays. La Cap qui informe que l’emprisonnement du journaliste a fini de gravement atteindre sa famille, notamment sa femme et sa mère, assure qu’il tiendra le président MackySall responsable de tout ce qui arrivera au journaliste, qui a entamé une grève de la faim.
 
Si la coordination des associations de la presse (Cap) n’a cessé d’exiger la libération de Pape Alé Niang, arrêté injustement et envoyé en prison depuis le 6 novembre passé, elle ne parvient toujours pas à avoir gain de cause. Alors que le directeur du site d’information Dakar Matin a décidé d’entamer une grève de la faim, la Cap hausse le ton et compte intensifier la lutte. «La semaine prochaine, à partir de lundi, nous allons démarrer les rencontres avec les représentations diplomatiques à Dakar, mais également, on va commencer à rencontrer les autorités religieuses et coutumières. Mais surtout, il y aura des actions qui seront posées», a informe Ibrahima Lissa Faye, ajoutant que l’heure n’est plus à la négociation. «Nous sommes prêts à retrouver Pape Alé en prison et nous ferons ce qu’il faut pour le libérer. À partir de maintenant, nous n’excluons aucune action. On était dans la diplomatie, on était dans ce sens de responsabilité là. Mais désormais, ce sera à la guerre comme à la guerre. Et tout ce que cette bataille pour la libération de Pape Alé va demander, nous le ferons», a indiqué Ibrahima Lissa Faye.
 
 
Sa maman et sa femme inquiètes
 
 
 
 
Mais, s’il en est ainsi, c’est que, estime Ibrahima Lissa Faye, la vie du journaliste est en danger. «Il vient de passer son 27e jour en prison. C’est la vie de Pape Alé Niang qui est en jeu dans cette affaire. Il a entamé une grève de la faim alors que sa santé est très fragile. Et c’est pourquoi nous tiendrons comme responsable le président MackySall pour tout ce qui arrivera à Pape Alé Niang dans le cadre de sa grève de la faim pour dénoncer son arrestation injuste. L’autre chose, c’est que sa femme est très atteinte par cette arrestation et elle est plus qu’inquiète par la décision de son époux d’entamer une grève de la faim», a encore déclaré Ibrahima Lissa Faye.
Et d’ajouter : «Il y a également le cas de sa maman qui est très âgée et qui, dans le cadre de ses rendez-vous médicaux, était toujours accompagnée par Pape Alé. Ce qu’il ne peut plus faire à cause de son incarcération injuste et illégale. Pape Alé Niang est très préoccupé par l’état de santé de sa maman. Depuis la prison, il essaye à chaque fois d’appeler pour s’en enquérir», regrette la Cap.
Poursuivant, le porte-parole du jour assure que leur organisation va descendre dans la rue pour continuer de dénoncer l’arrestation de leur confrère. «Nous ferons le nécessaire pour libérer Pape Alé Niang. Parce qu’en réalité, les gens d’en face ne connaissent que le langage de la force», soutient la Cap. «Nous n’occultons aucune forme de lutte. S’il faut nous prendre tous et nous envoyer en prison. S’il faut risquer nos vies, nous le ferons. Mais Pape Alé Niang sera libéré d’une manière ou d’une autre», dit-il encore. Mieux ou pire, la Cap n’exclut pas de boycotter les activités du gouvernement mais également de décréter une journée sans presse.
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :