189 candidats à l’émigration irrégulière qui ont quitté Saint-Louis pour rallier les côtes espagnoles ont vu leurs rêves européens se briser à Dakhla, une ville située au Sahara occidental et sous administration du Maroc. La pirogue a échoué avec à bord ses passagers dont deux femmes et leurs bébés. Un drame qui survient quelques jours après celui de Kafountine.
Le Sénégal et l’Afrique recommencent à compter des morts chez des candidats à l’émigration irrégulière. En effet, après les drames de Melilla et de Kafountine, une pirogue en provenance de Saint-Louis, avec à son bord 189 passagers, a échoué à Dakhla, une ville portuaire marocaine située à quelque 1.750 km de Dakar.
Selon les informations, l’embarcation avait quitté Saint-Louis le 29 juin dernier pour se rendre en Espagne, mais n’a pas gardé le cap. Les clandestins, des ressortissants Sénégalais et Guinéens, ont été pris en charge dans un bâtiment, pendant 48 heures. Après avoir reçu la visite de l’autorité consulaire sénégalaise, lesdits passagers ont manifesté leur volonté ferme de retourner au bercail. L’autorité sénégalaise a annoncé que le consulat était en train de voir comment les rapatrier.
Avant ce drame, celui de Kafountine était venu rappeler aux Sénégalais que l’émigration irrégulière n’a jamais quitté le pays. En effet, une pirogue qui avait à son bord plus d’une centaine de candidats à l’émigration a chaviré après une explosion à bord, lundi dernier, à hauteur de Kafountine.
Présidant la réunion du Conseil des ministres, le président Macky Sall avait demandé au gouvernement et particulièrement au ministre de l’Intérieur d’accentuer la lutte contre l’émigration clandestine par un contrôle renforcé des points de départ.
Depuis 2020, les départs en pirogue vers les Îles Canaries et autres points des côtes espagnoles se sont intensifiés. Cette route migratoire semble à nouveau concentrer la majorité des flux d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe. Pourtant, c’est une route très périlleuse sur laquelle de nombreux candidats à la migration laissent la vie. Parmi les grandes zones de départ, la ville de Mbour mais également Saint-Louis. Depuis lors dans ces villes, dans certains quartiers, on dénombre de nombreux disparus, des familles brisées et des personnes revenues traumatisées de leur traversée.
Sidy Djimby NDAO