La tension était très palpable hier mercredi, dans le centre-ville de la commune de Diourbel, où des centaines d'étudiants, de lycéens et d'élèves ont manifesté leur colère, suite à la mort de leur camarade Fallou Sène, originaire de la localité et tué la vielle à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Après avoir décrété trois jours de grève, ils ont interrompu le trafic, brûlé des pneus et ont même lancé des pierres en direction des forces de l'ordre.
Le temps d'une matinée, l'habituelle quiétude des populations de la capitale du Baol a laissé place à des scènes de violence. L'expression de colère des étudiants de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis et originaires de Diourbel, est passée par là. Des les premières heures de la matinée, ces derniers sont allés interrompre les cours dans l'ensemble des établissements scolaires, publics comme privés, de la commune. Et sur leur progression, une marée humaine, entièrement acquise à leur cause, déferlait sur les différentes artères de la ville. Lorsque les centaines de milliers de manifestants se sont enfin retrouvés devant la gouvernance, sous l'œil vigilant de forces de l'ordre dirigées par le commissaire principal Bachirou Sarr, la tension est encore montée d'un cran. Mais, fort heureusement, la situation a été maîtrisée et la foule s'est dispersée quelques minutes après. Mais, moins d'une heure après, les manifestants sont revenus sur leurs pas, l'expression de colère davantage expressive. Ils ont brûlé des pneus à plusieurs endroits, bloqué la circulation et même lancé des pierres aux flics.
Une fois devant les grilles de la gouvernance, ils ont exigé d'être reçus par le chef de l'exécutif régional, le gouverneur Mouhamadou Moustapha Ndao. Ce dernier ayant finalement accédé à leur exigence, les jeunes ont laissé éclater leur colère. Ils ont demandé avec véhémence que les responsabilités soient situées sur la mort de l'étudiant Fallou Sène qu'ils ont très clairement qualifié de «crime crapuleux orchestré par la gendarmerie». Quand le gouverneur a réussi à leur faire entendre raison, les manifestants ont laissé baisser la tension et la foule s'est dispersée.
Moustapha DIAKHATÉ