Des choses changent au palais. Du moins pour ce qui est de sa communication. Et cela s’est précisé hier, lors de l’installation du comité de pilotage du Dialogue national. Une cérémonie présentée et littéralement survolée par la dame Bougouma Mbaye.
Hier, lors du lancement du dialogue national, la maitresse de cérémonie Bougouma Mbaye a failli voler la vedette au Président Macky Sall et ses prestigieux invités majoritairement composés de grands intellectuels. En effet, Bougouma Mbaye a séduit plus d’un hier. Alors que la communication du régime, très souvent parsemée de fautes et manquements, peinait à éblouir, le Président Macky Sall peut se réjouir d’avoir trouvé «la bonne pastèque». Et pour cause, celle qui est sortie de l’anonymat pour tenir le micro lors l’installation du président et des membres du comité de pilotage du Dialogue national, a littéralement survolé cette cérémonie, de par sa maitrise du sujet. Mais surtout de par l’assurance qu’elle dégageait, alors qu’elle s’adressait à des sommités, dans une salle des banquets pleine comme un œuf.
Quand elle a pris la parole à l’arrivée du chef de l’État, certains ont vite fait de se jeter des regards comme pour demander «mais qui est cette dame ?». Sa réponse ne va tarder. «Mes respects Monsieur le président de la République. Mesdames, Messieurs, je suis Bougouma Mbaye, chargée de la Division de l’Ordre national du Lion à la Grande Chancellerie. Excellence, Monsieur le président de la République…». Ainsi elle a ouvert sa prise de parole, la réussissant avec brio.
Mais au-delà de ce qu’elle dit, c’est la manière avec laquelle elle le dit qui a surtout retenu l’attention des personnes qui ont assisté à la cérémonie. En effet, elle s’est exprimée dans un langage d’une rare élégance et beaucoup d’éloquence qui n’ont rien enlevé à la clarté de son propos dont la tournure et la diction cadencées ont vite charmé jusqu’au-delà de la mythique salle de réunion de la présidence de la République, mettant tout le monde d’accord.
Ainsi elle a prononcé son introduction dans la langue officielle, le français, avant d’enchainer en wolof. Mais à chaque fois, elle fait preuve d’une parfaite maitrise de son sujet, mais également d’une aisance sans commune mesure dans le verbe. Le palais a peut-être trouvé sa voix.
Mais déjà pourrait-on se demander si son choix comme maitresse de cérémonie relève d’une exception qui risque de ne pas se répéter ou s’il s’agit d’un choix pour l’avenir, et qu’elle devienne tout simplement la nouvelle voix du palais.
Sidy Djimby NDAO