L’Etat du Sénégal est en train d’effacer totalement le Pastef du landernau politique. Après le placement sous mandat de dépôt d’Ousmane Sonko et la dissolution du parti, ce sont les permanences du parti qui sont devenues les cibles. En effet, selon une source, les permanences du Pastef vont toutes être fermées. Un geste considéré comme illégal, puisque, estime-t-on dans le camp d’Ousmane Sonko, il s’agit d’une mesure individuelle et cela doit être notifié à la personne morale.
C’est un véritable rouleau compresseur qui est aujourd’hui mis en marche et qui tend à, non seulement étouffer le parti Pastef, mais l’effacer carrément de la carte politique. Selon nos sources, l’Etat du Sénégal, à la suite du décret portant dissolution du parti, veut commencer à fermer les permanences du parti d’Ousmane Sonko. Un acte pas encore posé, mais illégal, selon une source proche de l’opposant politique. Selon notre interlocuteur, le Pastef est une personne morale. «En droit administratif, un acte à caractère individuel doit être notifié à l’intéressé pour qu’il puisse produire des effets, et à partir de ce moment, il fait courir les délais de recours», explique notre source.
A moins que la mesure de dissolution soit notifiée à Ousmane Sonko sans que les autres le sachent, notre source estime qu’à sa connaissance, cela n’a pas été fait. S’agissant de la mesure, il est certain que les conseils de l’opposant politique vont l’attaquer devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Une procédure d’urgence en référé est envisageable, même si, nous confirme la source, en matière administrative, le recours n’est pas suspensif, en raison du privilège du préalable. Il faudrait que la Cour suprême saisie par référé administratif ordonne le sursis à exécution.
Pendant ce temps, l’Etat continue son gatsa-gatsa contre les responsables de Pastef. Dans différentes localités, nous confie encore la même source, des responsables du parti d’Ousmane Sonko sont arrêtés et envoyés en prison. Placé sous mandat de dépôt avant-hier par le Doyen des juges d’instruction, le maire de Ziguinchor refuse toujours de s’alimenter. Les charges qui pèsent sur lui sont énormes, ce qui fait qu’il risque de séjourner encore longtemps en prison. Cependant, comme en politique, tout est possible, de nouvelles donnes pourraient intervenir pour plaider en sa faveur.
Alassane DRAME