Le Sénégal est absent du top 10 des pays africains dans le classement 2018 de la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Ce classement, rendu public dans le cadre de la Semaine africaine du commerce électronique, dont les travaux se tiennent actuellement à Nairobi, au Kenya se base sur l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur (B2C).
La Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement a rendu public son rapport de cette année. Pour l’année 2018,l’indice B2C de la Cnuced pour le commerce électronique 2018, qui mesure la capacité d’une économie à soutenir les achats en ligne, a étendu sa couverture à 151 économies, soit une hausse de sept par rapport à l'édition 2017. L’indice est composé de quatre indicateurs étroitement liés aux informations en ligne sur les achats et pour lesquels la couverture géographique est large.
Les critères mesurés par l’indice renseignent notamment sur le nombre d’acheteurs en ligne, le niveau de sécurité des serveurs et la facilité de paiement et de livraison. Ainsi, au niveau continental, le Top 10 est composé respectivement de Maurice, du Nigeria, de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Maroc, du Ghana, du Kenya, de l’Ouganda, du Botswana et du Cameroun. Loin derrière arrive le Sénégal à la quatorzième place.
Une mauvaise performance du Sénégal, comme l’illustrent ses 24% de score. Alors que le Maroc a obtenu 54%, l’Afrique du Sud (83%) et l’Île Maurice (56%). Aussi, le classement 2018 de la Cnuced notifie clairement que les pays africains demeurent mal préparés au commerce électronique et profitent moins des avantages de l’économie numérique que le reste du monde. «L’Afrique n’est pas aussi bien préparée à participer à l’économie numérique et à profiter de ses avantages que le reste du monde. Les trois quarts de sa population n’ont pas encore commencé à utiliser Internet», a soutenu, à ce propos, Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced, relevant toutefois, une progression des indicateurs clefs du commerce d’entreprise à consommateur à l’échelle du continent.
Cette disparité des indicateurs de base et des achats réels est reflétée dans les statistiques des achats. Alors que Maurice figure au premier rang de l'indice et dispose de la deuxième plus forte proportion d'acheteurs sur le continent, les autres pays comptant une forte proportion d'acheteurs en ligne ne sont pas nécessairement très bien classés dans l'indice. La Libye occupe le 13e rang juste devant le Sénégal et est pourtant touchée par un conflit politique. Néanmoins, le pays compte la plus forte proportion d'acheteurs en ligne sur le continent (15% de la population âgée de 15 ans et plus). Au Gabon, 6% de la population achète en ligne, ce qui en fait le sixième plus élevé en Afrique, mais il ne se classe que 12e parmi les pays africains de l'indice.
Selon le document, la publication de nouvelles données sur la propriété des comptes tirées de l’enquête Global Findex 2017 de la Banque mondiale a augmenté le nombre de pays inclus et permet une estimation des données des comptes pour les années écoulées depuis la dernière enquête en 2014.
En effet, rapporte le document, l’enquête Findex comprend pour la première fois des données sur la proportion de la population de 15 ans et plus qui a utilisé Internet pour acheter quelque chose en ligne. «Cela permet à l’index d’être testé pour la robustesse en utilisant un ensemble de données harmonisé des acheteurs en ligne. Les données sur la disponibilité des serveurs sécurisés ont été considérablement révisées», lit-on sur le document.
Dans l’enquête, il y a eu une forte augmentation dans certains pays grâce aux lecteurs des constructeurs de navigateurs pour une sécurité accrue et à la disponibilité de certificats gratuits et faciles à utiliser. Les codes de fiabilité ont considérablement fluctué en 2017, les opérateurs postaux s’étant adaptés à la croissance des volumes de colis, suite à l'augmentation des achats en ligne.
Sidy Djimby NDAO