Dossier Jérôme Bandiaky Me Djiby Diallo démonte les accusations et révèle la délation qui a conduit les enquêteurs à aller chez Farba Ngom




 
 
 
Deux jours après l’incarcération de Jérôme Bandiaky alias «Sniper», l’un de ses avocats, Me Djiby Diallo, a tenu une conférence de presse pour revenir sur la supposée «arrestation musclée», les faits reprochés à son client et la loi d’amnistie qui couvre ce dernier.
 
 
 
Face à la presse, Me Djiby Diallo a remis les points sur les « i » concernant l’arrestation de Jérôme Bandiaky. «Je me suis dit que je vais avoir un dossier extraordinaire, scandaleux. Mais j’ai été surpris de découvrir les différents épisodes qui ont émaillé ce dossier, notamment au niveau de la Police nationale. La montagne a accouché d’une souris», a regretté l’avocat. C’est dans le procès-verbal de police, souligne Me Djiby Diallo, que j’ai su qu’en réalité, les policiers s’étaient rendus au domicile de Bandiaky non pas sur la base d’une plainte qui avait été déposée contre lui, non pas sur une infraction qu’il aurait commise et qui avait été constatée, mais sur instruction de l’autorité, sans préciser de quelle autorité s’agit-il. Et d’ajouter : «cette descente musclée chez Jérôme est inacceptable». Certes les policiers ont fait une descente musclée, mais il n’y a eu aucune bagarre, aucune escarmouche, a précisé la robe noire qui rappelle que Jérôme s’est rendu comme un bon citoyen. «Les policiers ont récupéré son sac dans lequel il y avait 1 million 400 et quelques. Ils ont aussi saisi des outils de gardiennage. Il faut préciser que Bandiaky a une société de gardiennage qui a un agrément depuis 2022 ; donc il est normal qu’il détienne ce matériel pour exécuter son travail», a-t-il martelé.
Sur son passeport diplomatique, Me Djiby Diallo précise : «il assurait la sécurité de l’ancien Premier ministre et l’ancien Président Macky Sall. Dans le passeport il est écrit qu’il est un agent administratif, on doit au moins, si ce fait doit faire l’objet de poursuites, entendre la personne qui l’a inscrit sur son passeport. Malgré tout, on le poursuit pour usurpation de fonction». L’avocat d’ajouter qu’il lui a été demandé aussi pourquoi il occupe un logement administratif. Sur ce point, on le poursuit pour obtention d’avantages indus de la part de l’Etat.  
 
Pourquoi ils sont allés chez Farba Ngom
 
 
Au cours de l’enquête, précise Me Diallo, «on dit qu’il y a un certain Ndiack Diagne qui a soutenu que lors des événements de 2021, ‘’Jérôme s’est rendu au domicile de Farba Ngom avec des nervis’’, et sur la base de l’audition de cette personne, ‘'Bandiaky a été conduit au domicile de Farba pour une perquisition’’. Il ressort de l’enquête, qu’ils n’ont trouvé aucun objet pouvant les intéresser. Aussi, ajoute l’avocat de Bandiaky, deux armes (d’alarme et un calibre 22) ont été récupérées chez Jérôme Bandiaky à Mbour. Il est poursuivi pour détention d’armes sans autorisation. Et pire, dénonce l’avocat, pour «trafic d’armes». Et un dernier délit : actes à compromettre la sécurité publique. Une procédure, selon Me Djiby Diallo, qui viole les droits de son client. Concernant la plainte de Dame Mbodj, Me Diallo souligne qu’il n’est pas au courant de cela.
 
 «Dans ce dossier, il y a des faits couverts par la loi d’amnistie»
 
En plus, dans le dossier de Jérôme, dira la robe noire, «il y a des faits qui sont couverts par la loi d’amnistie». Ce qui tracasse l’avocat qui se demande : «pourquoi des autorités de la République reviennent pour relater ces faits-là ?» Selon Me Diallo, «nous allons directement vers une dictature, si nous voulons mettre de côté les lois pour écouter les gens». Il réitère que Bandiaky n’a rien fait et n’est pas poursuivi pour la disparition de ces deux gendarmes dont on parle.  Sur la loi d’amnistie qui a été votée et qui a permis à des milliers de personnes, y compris le président de la République et le Premier ministre, Me Djiby Diallo revient sur cette abrogation dont on parle souvent, ces derniers jours. « Ceux qui parlent de l’abrogation de cette loi doivent savoir que, techniquement, c’est impossible. Il y a ce qu’on appelle les lois pénales les plus douces. Elles sont non seulement d’une application immédiate, mais aussi rétroactive. Même si on l’abroge demain, cela ne supprimerait pas ces effets que cette loi a produits», a soutenu l’avocat Jérôme Bandiaky.
Il a également réaffirmé que Jérôme Bandiaky n’est en aucun cas impliqué dans la disparition des deux gendarmes évoqués dans cette affaire.
 
Samba THIAM
 
 
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