Différent autour de la société Transit MLK: Moustapha Tall poursuivi par sa soeur pour escroquerie, faux et usage de faux



Moustapha Tall n’a pas raté sa sœur. Prouvant qu’il a été le premier à porter plainte dans cette affaire, depuis le 31 juillet 2019, le président du Conseil d’administration de Mlk Transit rejette toutes les accusations de sa sœur germaine qu’il taxe de «grande menteuse», l’accusant à son tour de détournement, notamment en ne payant que 25 millions de F Cfa pour les actionnaires alors que la société a fait 33 millions de F Cfa de bénéfice après toutes charges à la fin de l’exercice. Aussi, dit-il, alors qu’un cabinet d’audit a été mandaté pour faire la lumière sur l’exercice passé et celui en cours, la dame Tall a instruit son comptable de ne pas collaborer.

Dans sa requête, l’opérateur économique demande au procureur de la République de bien vouloir l’aider à décanter ce qu’il qualifie de «situation embarrassante qui peut dégénérer si on n’y prend pas garde». En effet, explique-t-il, «en 2018, nous avions nommé Madame Mame Diarra Tall comme DG de notre société de transit Mlk dans le but de lui permettre d’être actionnaire à 50% sans bourse délier». Avant de préciser : «mais simplement à condition qu’elle domicilie toutes ses opérations de dédouanement de ses clients et avec un traitement salarial mensuel en tant que Directrice générale. Et qu’en tant qu’actionnaire, qu’elle perçoive 5% des revenus de la société à la fin de chaque exercice mais avec une gestion transparente sous supervision du Pca». Mais, regrette-il dans sa plainte, à sa grande surprise, dès le début de la collaboration, lors des réunions avec le Pca et le personnel, elle a montré un autre visage. «Elle déclarait qu’elle allait garder son portefeuille clientèle pour elle comme auparavant, en faisant deux facturations : une pour elle et ses clients et une autre d’une manière forfaitaire et minimum pour la société», dénonce Moustapha Tall, qui ajoute que cela a fait qu’à la fin de l’exercice, la société n’a eu que 33 millions de F Cfa de bénéfice après toutes charges et elle n’a payé que 25 millions de F Cfa pour les actionnaires en retenant les huit millions sans raison. Aussi, accuse Moustapha Tall, alors qu’elle devait aussi ouvrir un compte au nom de la société avec comme cosignataire le Pca, Mame Diarra Tall ne l’a fait qu’avec sa seule signature, ce qui lui donne la possibilité de faire toutes sortes d’opérations au nom de la société. Mais également, elle a recruté le personnel elle-même avant de prendre fonction. «Tout ceci n’a jamais était prévu et allait nous mener vers un conflit d’intérêt», explique Moustapha Tall, ajoutant que vu cette situation, ils avaient prévu d’arrêter la collaboration à la fin de l’année 2018. «Mais elle a renouvelé sa caution à la banque pour nous mettre devant le fait accompli», note-t-il encore. C’est ainsi que le Conseil a contacté le commissaire aux comptes pour clarifier la situation et un cabinet d’audit a été mandaté pour faire la lumière sur l’exercice passé et celui en cours. Mais alors que les auditeurs ont commencé leur travail, ils ont buté sur le refus du comptable de remettre les relevés bancaires afin de pouvoir terminer leur contrôle. «Nous avons essayé à maintes reprises de la ramener à la raison, mais en vain», assure Moustapha Tall dans sa plainte, décriant par la même occasion «le comportement très désagréable vis-à-vis des employés, mais aussi de ses supérieurs hiérarchiques en l’occurrence le Pca». «Nous dénonçons aussi son manque de professionnalisme car tout le temps, nous recevons des plaintes venant des clients de l’entreprise», ajoute-t-il. Ainsi, au regard de tout cela, il a décidé «d’un commun accord et sur instruction du Conseil d’administration» de mettre fin définitivement à sa collaboration avec Mame Diarra Tall au plus tard à la fin de l’année 2019. Cela, dans le but de caler la rupture avec la durée de validité de la caution bancaire que la dame Tall avait déposée au Trésor au nom de la société sous sa garantie. Et la société de proposer un deal à sa Directrice. «Nous avons six mois pour préparer cette rupture et d’ici cette période de préavis, nous proposons de mettre en place un autre Directeur général qui va gérer la société sur le plan administratif et le côté financier sera réservé pour elle jusqu’à terme sans risque». Mais déjà, la société prévient : «si elle veut que notre collaboration continue, il faut qu’elle accepte de coopérer avec les auditeurs et le commissaire aux comptes en payant le solde de l’année passée soit 8 millions F Cfa qui se trouvent normalement dans le compte». Ce n’est pas tout, puisque Mlk Transit voulait que la Directrice Mame Diarra Tall signe, à la fin de l’année, une reconnaissance notariée de responsabilité concernant toutes les déclarations en douane qui ont été faites durant sa gestion ou contentieux qui pourraient survenir entre la société et un client quelconque durant cette période. Terminant par une invite au procureur de trancher cette affaire, Mlk Transit assurait à l’époque que sinon, elle serait obligée de «prendre des décisions prématurées qui ne seraient pas souhaitables».

Sidy Djimby NDAO
LES ECHOS

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