Le Talion, une loi divine délaissée par les humains « civilisés », qui rechignent même à appliquer la peine de mort lorsqu’on assassine froidement un des leurs, pour préserver les droits à l’humanité du meurtrier. Absurde. Pourtant, certains pays appliquent la peine suprême au trafiquant de drogue, lapident le coupable d’adultère, par exemple. Au Sunugaal, le débat sur le rétablissement de la peine capitale resurgit au gré des assassinats devenus récurrents. D’aucuns doutent du caractère dissuasif de cette sentence, mais il ne coûte rien d’essayer. En tout cas, les déviations dans la socialisation du Sunugaalien sont une partie de la cause. Car la prolifération de apparts tue l’instinct grégaire, favorise l’égoïsme et les comportements déviants. Contrairement aux concessions traditionnelles où plusieurs familles d’un même clan se côtoyaient, partageaient les repas et assuraient mutuellement leur propre sécurité. À l’exemple des villages lébous de Yoff, Ngor ou Ouakam. Si l’urbanisme et la modernité ont chamboulé les codes, il nous faut nous adapter et mettre les garde-fous indispensables, aptes à freiner la déshumanisation rampante. Notre société a bien besoin d’un ndëp collectif pour en extirper les démons.
Waa Ji