Dérives contre les tarikhas: les mises en garde de Serigne Mountakha Mbacké



 
Serigne Mountakha Mbacké s’est adressé hier aux mourides et musulmans en général, suite au débat malsain entretenu autour des tarikhas mouride et tidiane, après les déclarations d’Idrissa Seck sur La Mecque, Jérusalem, le Hajj… Il a rappelé que Touba ne cautionnera rien qui aille dans le sens de diviser les tarikhas et la Umma islamique. De même, pour ceux qui se proclament mourides, personne, dit-il avec force, ne saurait être talibé de Khadimou Rassoul, sans être un bon musulman. Mieux, indique-t-il, nul ne peut se réclamer du mouridisme s’il n’est pas d’abord bon musulman et serviteur du Prophète Mouhammad (Psl).
 
 
 
Le débat malsain entretenu entre les tarikhas mouride et tidiane, suite aux propos d’Idrissa Seck sur La Mecque, la Kaaba, Jérusalem… a fait sortir Serigne Mountakha Mbacké de sa réserve. Le Khalife, par la voix de son porte-parole, a fustigé cette situation et rappelé son engagement pour l’unité et la solidarité des musulmans d’ici et d’ailleurs. «Le Khalife a tenu à délivrer ce message pour s'acquitter de son devoir de guide. Il ne fait qu’apporter des éclaircissements et rappels, comme il le fait à chaque fois qu'il est noté des incompréhensions ici ou à travers le monde. Et il souhaite que nous nous évertuions à avoir un comportement décent et à cultiver la paix, pour éviter des situations de trouble dans le pays», a déclaré d’emblée Serigne Bass Abdou Khadre. Qui poursuit, à propos des propos discourtois ou offensants à l’endroit de la tarikha et de son guide : «Serigne Touba a été victime de toutes sortes d'attaques et de pièges. Il n'a jamais rien fait d'autre que de pardonner. Serigne Touba n'est pas quelqu'un pour qui on peut se prêter à des  règlements de comptes». Et de rappeler qu’entre 1979 et 1980, ce genre de situation s’était posé et le Khalife d’alors, Serigne Abdou Lahad Mbacké, avait adopté la même conduite et le même esprit de sérénité, de dépassement et de pardon. 
 
 
«Serigne Touba n'a jamais créé des clivages… Il a donné à des personnes les wird tidiane, khadr, shazali…»
 
 
 
Pour lui, aujourd’hui, les préoccupations du mouridisme sont ailleurs. «A l'heure actuelle, Touba n'aura aucune autre priorité que de travailler à l'unité de la Ummah Islamique. Tout ce qui va dans le sens de la diviser n'est pas le bienvenu chez lui». Cela est d’autant plus important pour lui, que Serigne Touba a toujours eu un profond respect pour les autres tarikhas. «Quiconque tente de détruire les relations fraternelles entre familles religieuses en souffrira seul. Durant son passage sur terre, Serigne Touba a donné à des personnes les wird tidiane, khadr, shazali. (…). Devant le gouverneur qui voulait en savoir plus sur le mouridisme, il avait répondu que tout croyant ayant attesté de l'unicité de Dieu fait partie de sa famille. Il n'a jamais créé de clivages. Et toute personne qui n’appartient pas à la famille du Prophète Mouhammad (Psl) ne saurait appartenir à la sienne».
 
 
«Nul  ne peut devenir talibé mouride sans au préalable être un bon musulman»
 
 
Mieux, sans évoquer explicitement les propos d’Idrissa Seck, le marabout a fait remarquer qu’on ne peut pas se réclamer de Serigne Touba en dehors du Prophète Mouhammad (Psl), sur les pas de qui le fondateur du mouridisme marche. «Son message est sans équivoque. Tout est clair et clairement dit dans le Coran. C'est l'homme qui pèche dans ses interprétations. Serigne Touba est l'héritier du Prophète Mouhamed (Psl). C'est la raison pour laquelle il s’est fait appeler Khadim Rassoul ou Serviteur du Prophète», affirme le porte-parole du Khalife. Et Serigne Bass Abdou Khadre d’ajouter à l’attention de ceux qui clament partout leur «mouridité», qu’il faut d’abord être un bon musulman, avant de prétendre être un bon disciple de Bamba : «Nul  ne peut devenir talibé sans au préalable être un musulman. Notre première préoccupation, c'est de veiller à être un bon musulman. C'est à cette seule condition que nous serions en mesure d'être un bon talibé mouride. Le contraire n'est guère possible».
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 



 



 

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