Si la bouteille du Ramadan est bien à moitié vide, osons espérer que celle de la piété des fidèles soit bien à moitié pleine. Et certainement, pour ces derniers, la seconde moitié est bien plus ardu à remplir. En effet, cette dernière quinzaine du mois béni met à nu les insuffisances et les limites de ceux dont la foi n’est pas bien trempée. En effet, c’est durant cette période que les travées des mosquées s’éclaircissent après avoir été remplies à ras bord aux premières heures du jeûne. Mais, pire, c’est aussi durant ces jours que les gargotes, un temps désertées, reprennent du service à plein temps. L’on me dira que Dieu reconnaitra bien les siens. Certes, mais à quoi bon louvoyer, en faisant croire à la famille qu’on jeûne comme tout le monde, alors que notre journée continue est entrecoupée d’un bonne platée de ceebu-jën ? Ceux qui allèguent une affection chronique, attestée ou non par l’homme de l’art, ont peut-être meilleure presse que ces autres adeptes des restaus du centre-ville. Mais, finalement, tous, ainsi que leurs congénères qui auront jeûné tout le mois, se retrouveront au bout pour se pardonner mutuellement par la formule consacrée : « baalma aq, baalnala, yalnanu Yalla boole baal ».
Waa Ji