Data mobile : la CEDEAO dominera la consommation en Afrique subsaharienne en 2030



Au fil des années, les habitudes de consommation d’Internet évoluent en Afrique, portées par la multiplication de services à valeur ajoutée. Certaines régions se profilent déjà comme des marchés de forte valeur. Mais des investissements sont encore nécessaires pour favoriser l’expression de leur plein potentiel.
D’ici 2030, le trafic mensuel de données par connexion mobile devrait presque quadrupler en Afrique subsaharienne, augmentant de près de 6 gigaoctets (Go). Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), cette croissance sera favorisée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de la couverture des réseaux de téléphonie mobile à haut débit, la demande croissante de contenus à forte intensité de données, tels que les jeux et le streaming vidéo.
La croissance du trafic mensuel de données mobile sera particulièrement forte au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Elle devrait être multipliée par six. Les pays comme l’Angola, le Tchad ou encore la Guinée équatoriale verraient le trafic de données mobile décupler. Toutefois, la consommation de données mobile dans la région devrait rester inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui atteindra 8 Go, en raison d'une plus faible pénétration de la 4G et de la 5G.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est la région d’Afrique subsaharienne où le trafic de données mobile devrait être le plus élevé d’ici 2030 (10,1 Go).

La croissance du trafic de données mobile en Afrique subsaharienne sera portée aussi par une plus grande utilisation des smartphones, indique GSMA.  L’Association estime que le taux d’adoption du smartphone devrait passer de 51% en 2023 à 81% en 2030. La CEDEAO, une fois de plus, sera la région la plus dynamique du fait de sa réactivité à mettre en œuvre les actions nécessaires au développement du secteur télécoms. Son taux d’adoption du smartphone de 54%, enregistré en 2023, devrait passer à 83% en 2030.
A cet horizon, les cinq premiers marchés de l'Afrique subsaharienne pour les smartphones devraient être le Nigéria (230 millions de connexions), l'Afrique du Sud (140 millions), l'Éthiopie (97 millions), la Tanzanie (92 millions) et le Kenya (72 millions).
Taux d’adoption du smartphone Région 2023   2030 CEEAC 42%   69% CEDEAO 54%   83% SADC 53%   81% CEA 40%   76% Ethiopie 36%   80% Le nombre de consommateurs des services de téléphonie mobile sera également le plus élevé dans la région CEDEAO.
Pénétration en % du nombre d’abonnés Région 2023   2030 CEEAC 36%   46% CEDEAO 48%   57% SADC 43%   51% CEA 40%   49% Ethiopie 40%   50%  « D'ici 2030, la contribution économique des télécommunications mobiles atteindra 170 milliards de dollars en Afrique subsaharienne. Cette croissance proviendra principalement de l'expansion continue de l'écosystème du mobile et de ses retombées dans les autres secteurs d’activité, à mesure que ceux-ci bénéficient de plus en plus largement des gains de productivité et d'efficacité découlant de l'adoption des services mobiles », a soutenu GSMA. En 2023, la téléphonie mobile avait contribué à hauteur de 140 milliards $ à l’économie de l’Afrique subsaharienne.
Toutefois, pour que toutes les prévisions de la GSMA se concrétisent, les différents gouvernements d’Afrique subsaharienne devront prendre les mesures adéquates pour encourager l’investissement des opérateurs télécoms dans les réseaux. Dans le cas contraire, le volume d’argent consacré aux réseaux de téléphonie mobile connaîtra une courbe décroissante dès 2027, malgré des revenus relativement croissants.

Une attention particulière devra également être accordée à l’accessibilité du smartphone pour favoriser son adoption et faciliter l’accès des populations à Internet. GSMA recommande à cet effet d’éliminer les droits d'accises propres au secteur qui s'appliquent aux services de téléphonie mobile, notamment les droits de douane sur les téléphones portables, réduire les taux de TVA. Supprimer également les taxes forfaitaires à la consommation (taxes d'activation ou de numérotation, par exemple) qui contribuent à rendre ces services moins abordables.
ecofin

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