Les choses sont de plus en plus inquiétantes avec le variant Delta, révèle le Dr Marie Khémesse Ngom, ce vendredi, lors d’une réunion hebdomadaire du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). En effet, d’après elle, sur les cas enregistrés, Delta devient même plus important que les autres variants. De plus, laisse-t-elle entendre, les jeunes sont les plus touchés. 9 enfants de 2 ans ont été touchés et certains, qui avaient des comorbidités ont succombé à la maladie.
«Les laboratoires nous ont signifié que sur 100 prélèvements, nous n’avons presque plus les autres variants. Nous avons, pour 70%, la présence du variant Delta», soutient la directrice de la Santé publique. Pour elle, l’heure est grave. Les contaminations s’accélèrent. En outre, ajoute-t-elle, le personnel de santé est atteint jusqu'à avoir des décès. «Connaissant la virulence de ce pathogène et également sa vitesse de contamination, nous restons encore inquiets, concernant le nombre de cas qui va en s’accélérant, mais également le nombre de cas graves : 60 ce matin avec 15 décès», renseigne-t-elle.
«Les jeunes ne sont pas épargnés. Et dans ce groupe, les femmes sont les plus touchées»
Pour Dr Khemesse Ngom, le variant Delta 2 se propage partout dans le pays à une vitesse incroyable. Et les jeunes ne sont pas épargnés. Et dans ce groupe, les femmes sont les plus touchées. A l’en croire, «il y a une atteinte importante au niveau de la tranche d’âge 25-34 ans jusqu’à l’ordre de 21%, 34-40 ans jusqu’à l’ordre de 19%. Ce qui fait qu’on a presque sur la tranche extrêmement jeune une atteinte de l’ordre de 40%». Avant de poursuivre : «du côté du genre féminin, nous avons près de 54% d’atteintes dans la tranche jeune».
Le plus grave, d’après la présidente du Comité national de gestion des épidémies (Cnge), c’est l’apparition de signes chez les enfants. «L’autre problème, c’est la contamination des enfants. Depuis deux à trois jours, nous notons au niveau de nos centres de petits enfants qui sont atteints. Certains ont seulement 2 ans. On en a dénombré 9 qui ont été touchés et certains d’entre eux ont perdu la vie. Malheureusment, ils avaient des comorbidités», relève-t-elle.
Malgré tout, elle tient à rassurer les Sénégalais : «il y a cette inquiétude, mais nous continuons à rassurer, parce que les moyens sont là, même s'ils sont parfois limités. Mais il y a l'engagement aussi bien du personnel technique que du gouvernement».
Khadidjatou DIAKHATE