Prompt à porter la réplique aux tenants du pouvoir, Thierno Bocoum n’a pas encore dérogé à sa posture d’opposition radicale au régime en place. En effet, dans une contribution intitulée « Enfantillage, amateurisme et confusion de rôles au sommet de l’Etat », le président de Agir a décoché des vertes et des pas mûres au duo au sommet de l’Etat. « Le Premier ministre, fidèle à son habitude de vouloir faire croire en toutes circonstances que c’est lui qui décide et non le président de la République, nous a fait part de sa décision de faire barrage à la motion de censure déposée à l’Assemblée nationale. Cette décision du Pm a été finalement validée à travers un décret présidentiel », déplore d’emblée Thierno Bocoum qui précise que le chef du gouvernement n’a pas déclaré qu’il ferait sa Déclaration de politique générale, tant attendue, mais plutôt qu’il ne laisserait pas passer sa destitution à travers une motion de censure. Une nuance qu’il juge importante. « En greffant la Dpg dans l’ordre du jour de la session extraordinaire convoquée par le président de la République, le Pm a voulu profiter du dernier alinéa de l’article 97 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui permet, face à toute diligence, de prolonger le délai de la Dpg d’au moins 8 jours après la saisine des députés. Ce délai coïncidera avec le 12 septembre date repère pour une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale. Il n’a donc aucune intention de faire une Déclaration de politique générale devant les députés », précise l’ancien responsable de Rewmi qui regrette un jeu enfantin au sommet de l’Etat qui, dit-il, a conduit à l’ouverture d’une session extraordinaire pour faire voter une loi portant suppression du Hcct et du Cese tout en connaissant d’avance les résultats d’un tel vote. Le président de la République, rappelle-t-il, avait déjà pronostiqué le résultat de cette session face à la presse, reconnaissant n’avoir pas de majorité pour faire passer ses réformes. Et pourtant, se désole de constater Thierno Bocoum, il n’a pas hésité à franchir le pas et à orienter les projecteurs sur une triste scène de théâtre. « Pourquoi n’ont-ils pas attendu le 12 septembre pour dissoudre l’Assemblée nationale et nous épargner tout ce jeu qui prend en otage notre pays alors que les priorités sont ailleurs ? Ce mois de septembre est le mois qui avait été désigné pour présenter le projet tant attendu. Malheureusement, il est déjà un mois de polémique et de politique politicienne qui ne fait que retarder la correcte prise en charge des besoins majeurs et urgents des populations », déplore le patron de Agir ; non sans assimiler les tenants du pouvoir à des tonneaux vides qui font beaucoup de bruit.
M. CISS