Le réquisitoire tant attendu du Procureur est tombé. Et selon nos informations, le procureur de la République est resté scotché à sa logique. Le ministère public a, en effet, fini de faire son réquisitoire et il s’agit d’un réquisitoire définitif de mise en accusation sur tous les chefs de prévention visés par le Parquet depuis le début, à savoir le viol et les menaces. Les contours d’un procès se dessinent donc, à moins que le juge d’instruction ne décide du contraire. Et là encore…
Le suspense est toujours maintenu dans l’affaire Sweet Beauté. Va-t-on vers un procès, ou vers un non-lieu ? Si le doute persiste dans certains esprits, pour le ministère public, c’est clair :toutes les charges sont réunies pour que le juge renvoie les parties devant une juridiction de jugement. Le renvoi, nous souffle une source, concerne aussi bien Ousmane Sonko que Ndèye Khady Ndiaye. Le Parquet a déjà fini de faire un réquisitoire définitif, dans lequel il relève que tous les chefs de prévention visées au départ tiennent encore, aujourd’hui plus que jamais, au vu des éléments du dossier, pour que les inculpés soient conduits devant la juridiction de jugement. Le refus du leader de Pastef de se soumettre au test ADN, apparemment, a été un élément déterminant qui a confirmé le ministère public dans sa position.
Cependant, le réquisitoire définitif du Parquet aux fins de mise en accusation ne signifie pas que le juge va aveuglément suivre le ministère public et renvoyer les parties. Oumar Maham Diallo, dans la rigueur des textes, est libre de ne pas suivre le Parquet et de rendre une ordonnance de non-lieu, s’il estime qu’il n’y a aucune charge suffisante. La balle est donc dans son camp.
Le dernier mot à Oumar Maham Diallo
Rappelons qu’après la clôture du dossier, les positions de chacune des parties ont été divergentes. Comme l’on pouvait s’y attendre, le Parquet a rejoint la partie civile dans sa volonté d’obtenir le renvoi de l’affaire. Car, même si les conseils de Adji Sarr n’avaient pasjugé utile de faire des observations, ils avaient laissé entendre que le juge ne peut que renvoyer le dossier en jugement. Ce, contrairement à l’avis des conseils de Ndèye Khady Ndiaye qui s’étaient abstenus de faire des observations, convaincus qu’il n’y avait rien qui pouvait conduire à un renvoi. Ce point de vue a été le même que celui des avocats d’Ousmane Sonko qui ont tenté par tous les moyens nécessaires de convaincre le Doyen des juges de la vacuité du dossier, selon eux. Ils se sont cramponnés à la thèse du complot avec des documents à l’appui.
Oumar Maham Diallo détient aujourd’hui le dernier mot, dans cette affaire qui, depuis février 2021, tient tout le pays en haleine.
Alassane DRAME