DISCOURS DU PRESIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL: Le professeur Ngouda Mboup liste les omissions et ne trouve «pas trop de sens» aux félicitations à la Première dame



 
 
Pape Oumar Sakho aurait dû avoir un discours rassembleur, en parlant aussi bien du chef de l’Etat que de l’opposition qu’il a ignorée et qui est une actrice du processus électoral qui a abouti à l’élection de Macky Sall et son installation, hier, à la tête du pays. C’est la conviction du professeur de droit Ngouda Mboup, qui ne voit pas «trop de sens» dans les félicitations à la Première dame, au moment où le président du Conseil omet de parler de questions importantes, comme les manquements du parrainage et de la nécessité du dialogue entre les acteurs politiques. 
 
 
Le constitutionnaliste Ngouda Mboup ne comprend pas que le président du Conseil constitutionnel ait ignoré l’opposition dans son discours d’hier, à l’investiture de Macky Sall. «La règle veut que ça soit un moment de cohésion. Il devait être rassembleur. Il aurait dû tendre la main à l'opposition et la rassurer. Il devait mentionner l’opposition, car l’opposition est dans la Constitution. Dès lors qu’il a parlé du président de la République, qui était en compétition avec d’autres candidats (de l’opposition), il devait mentionner l’opposition», soutient le professeur Mboup, que nous avons joint, hier. Pour qui, il était d’autant plus indiqué pour le président Papa Oumar Sakho que «c'est l'opposition qui fait vivre le Conseil constitutionnel, parce que si elle ne le saisit pas, l'institution poireaute». Ce qui, à son avis, «n'est pas bien pour la démocratie». Rappelant que l’opposition avait boycotté le Conseil constitutionnel, le qualifiant de partial, au bénéfice du chef de l’Etat sortant, le constitutionnaliste pense que l’investiture, hier, du Président Sall, «était un moment fort» que devait saisir le premier des 7 sages, pour rappeler aux candidats malheureux que «le Conseil est une institution non partisane». 
 
«On a élu une personne et non un couple»
 
Ne partageant pas la posture de Pape Oumar Sakho, qui a ignoré royalement l’opposition dans son discours, alors qu’il ne s’est pas fait prier pour jeter des fleurs à la Première dame, Ngouda Mboup affirme : «Même les félicitations à la Première dame n’ont pas trop de sens. On a élu une personne et non un couple». 
En outre, en plus de l’omerta sur l’opposition, le professeur de droit note des omissions dans le discours du président de la haute juridiction. «Il devait insister sur les manquements du législateur, qui n’a pas prévu un contentieux pour le parrainage.  (…).Il n’a pas aussi parlé du dialogue. Or, notre démocratie est une démocratie de consensus, avec l’adoption de texte consensuels, comme ça a été le cas avec le code consensuel de 1992», explique-t-il. En reconnaissant, tout de même, que le président du Conseil constitutionnel «a parlé de choses importantes, comme les perspectives, les jeunes et l’attention particulière qu’on doit leur accorder». 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 

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