DIOMAYE FAYE A LA RENTREE SOLENNELLE DES COURS ET TRIBUNAUX : «Chaque juge, dans l'intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l'éthique et à la vérité et dire le droit»




 
 
 
 
 
Même si le droit de grève est consacré, le chef de l’Etat estime qu’il doit s’exercer dans le cadre des lois qui le régissent et ne doit porter atteinte ni à la liberté de travail, ni mettre en péril l'entreprise ou les services publics essentiels. En clair, la grève ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. Il a néanmoins appelé à promouvoir la conciliation, persuadé que la justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale.
 
 
 
 
 
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé pour la première fois la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Un rendez-vous placé sous le thème : droit de grève et préservation de l’ordre public. «Le droit de grève, composante essentielle de la liberté syndicale, est fondamental…», fait d’emblée remarquer le chef de l’Etat qui précise, cependant, que ce droit, bien que consacré, doit s’exercer dans le cadre des lois qui le régissent. En d’autres termes, la grève, dit-il, ne doit porter atteinte ni à la liberté de travail ni mettre en péril l'entreprise ou les services publics essentiels. «Le droit de grève doit s'accommoder dans sa mise en œuvre du respect de l'ordre public», tranche le Président Faye.
 
Le droit de grève ne doit pas compromettre la liberté de travail …
 
Poursuivant, Diomaye de révéler que le droit de grève ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. «Il y a un équilibre à rechercher et à promouvoir entre d'une part l'intérêt général et les intérêts particuliers des professionnels d’autre part», affirme le chef de l’Etat. Après avoir appelé à la conciliation, Faye de rappeler : «le succès de l'agenda national de transformation Sénégal 2050 repose sur notre capacité à garantir une stabilité politique et sociale durable et à coordonner les efforts de tous les Sénégalais».
 
Dire le droit sans céder à l’injustice
 
Ainsi entre le droit de grève et la préservation de l’ordre public, le chef de l’Etat estime que la justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale. «Chaque juge, dans l'intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l'éthique et à la vérité et dire le droit sans céder à l'injustice. La justice doit participer à cet effort d'introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise», informe M. Faye.
 
Réformes juridiques en cours sur l’exercice du droit de grève dans les secteurs stratégiques
 
 
S’agissant du droit de grève, le Président informe que les «services techniques compétents travaillent à l'élaboration des réformes juridiques visant à clarifier davantage les conditions d'exercice du droit de grève dans les secteurs stratégiques. Par ailleurs, des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l'arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes. Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève».
 
 
 
 
Moussa CISS
 
 
 
 
 
BASSIROU DIOMAYE FAYE SUR LA JUSTICE
«Les justiciables doivent sentir que la justice est un rempart contre l'arbitraire et non un instrument d'arbitraire»
 
 
 
Dans son discours, le chef de l’Etat est également revenu sur l’importance de la justice dans la consolidation des principes fondamentaux de la République. «Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions, la gardienne des libertés individuelles et collectives, le bouclier qui protège chaque citoyen de l'arbitraire. Sous ce rapport, les justiciables doivent sentir que la justice est un rempart contre l'arbitraire et non un instrument d'arbitraire», relève Diomaye qui rappelle son premier chantier, après son élection, consacré à la convocation des assises de la justice autour du thème : la réforme et la modernisation de la justice. « Ce dialogue national a permis à des représentants de tous les secteurs socioprofessionnels organisés en commissions, de dresser un diagnostic approfondi et précis sur la justice afin de la débarrasser de ses maux. Ces commissions ont formulé, par la suite, des recommandations dont la mise en œuvre permettra d'humaniser le visage de la justice, de rendre plus performant le service public de la justice », informe le chef de l’Etat qui révèle avoir mis en place un comité de rédaction des recommandations consensuelles issues des assises de la justice. Ce comité, dit-il, a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l'État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la justice. «Il faut rapprocher la justice du peuple au nom duquel elle est rendue. Le monde judiciaire a des défis immenses à relever et doit s'ouvrir au questionnement, à la remise en cause, aux changements et à la modernisation. Il doit nécessairement s'ouvrir à l'instar de tous les corps de la République, au monde extérieur, car l'exigence d'un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire peuple. Gardons-nous tous de la tentation de l'entre-soi et du repli», plaide le Président Faye.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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