DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES : Bougane Guèye arrêté, il refuse de signe le Pv




 
Bougane Gu§ye Dani disait s’attendre à tout moment à son emprisonnement. Il semble que son vœu est en train d’être exaucé. Convoqué hier à la Division de la cybersécurité, il a été longuement interrogé avant d’être placé en garde-à-vue pour diffusion de fausses nouvelles. Convoqué à 9h, il n’a mis les pieds à son lieu de convocation qu’à 11H après quelques pérégrinations avec des fortunes diverses.
 
 
 
Bougane Guèye Dani placé en garde-à-vue. C’est la nouvelle de la nuit dernière après  une longue audition. La charge retenue contre lui est : diffusion de fausses nouvelles. Ce qu’a contesté Bougane Guèye qui a refusé de signer le Procès-verbal de la police. Après la notification de sa garde-à-vue, il a été conduit au commissariat du Plateau où il a passé la nuit.
 
 
«J’avais préparé mon sac et je suis prêt à aller en prison»
 
 
Convoqué à la Division spéciale de cybercriminalité à 9h, Bougane Guèye Dany avait soutenu avant-hier qu’il allait quitter son domicile de la Cité Keur Gorgui à 8h30. Mais il n’est sorti de chez lui que vers 10h30 accompagné d’hommes politiques avec qui il partage la coalition Samm Sa Kaddu, Thierno Bocoum et Anta Babacar Ngom. Casquette bien vissée, lunettes de soleil, chemise bleue et le fameux sac noir, Bougane déclare, relax : «je m’étais préparé à toute éventualité, raison pour laquelle j’avais préparé mon sac et je suis prêt à aller en prison».
Interrogé sur son retard, Bougane Guèye a expliqué qu'il se préparait avec ses collaborateurs pour affronter cette nouvelle épreuve. Il n’a pas manqué de dénoncer une instrumentalisation de la justice, accusant directement le Premier ministre Ousmane Sonko de vouloir éliminer ses adversaires politiques à travers des moyens judiciaires. «Nous étions en train de nous préparer pour venir. Mais vous avez vu le temps que cela a pris. Le plus important, c’est de venir déférer à la convocation. Nous n’avons pas demandé aux jeunes de sortir, de faire bouclier. On est venu répondre parce que c’est le Sénégal qui nous préoccupe», a-t-il soutenu.
Bizarrement, Bougane Guèye a choisi le même itinéraire qu’a toujours voulu emprunter Ousmane Sonko du temps où il était dans l’opposition, lorsqu’il répondait à la convocation de la justice dans l’affaire Sweet Beauté. Sans anicroche, le convoi quitte la cité Keur Gorgui, emprunte la Voie de dégagement nord et se dirige vers l’avenue Cheikh Anta Diop. Mais, personne n’est sorti. Il n’y a pas eu foule. Même les étudiants ne sont pas sortis. De temps en temps, le leader de Gueum Sa Bopp est même victime de sonkorisation. C’est vers le marché Tilène que Bougane Guèye a eu un semblant de soutien de quelques personnes qui ont fait le procès de Ousmane Sonko. «Il nous avait promis le paradis, mais nous sommes en enfer. Je suis un commerçant et nous souffrons. Les marchands ambulants sont morts dans les océans», témoigne le vieux Diop. Au niveau du quartier de Médina, Bougane Guèye est hué par les partisans de Ousmane Sonko. Une fois sur les lieux de sa convocation, Bougane Guèye sort de sa voiture avec beaucoup d’assurance et affiche son plus beau sourire. 
 
 
Thierno Bocoum : «c’est une insulte à la démocratie sénégalaise»
 
 
 
 Membre de la coalition Samm Sa Kaddu, Thierno Bocoum était chez Bougane Guèye pour apporter son soutien. «C'est une intimidation, une provocation à la démocratie, une insulte à la démocratie. Ce n'est pas seulement Bougane Guèye qui est convoqué, vous avez vu Cheikh Yérim Seck, Kader Dia et tant d'autres. On ne se laissera pas intimider… Bougane est serein. C'est cette sérénité qu'on attendait du régime», a indiqué Thierno Bocoum.
 
Anta Babacar Ngom : «les Sénégalais ont besoin d'autre chose, on s'est battu pour la rupture»
 
Pour sa part, Anta Babacar Ngom a déploré la convocation de son frère. «Nous sommes venus supporter notre allié et notre frère dans la coalition Samm sa Kaddu. Nous sommes dans un Etat de droit. Nous sommes des citoyens responsables. Ce qui se passe est vraiment regrettable », dénonce Anta Babacar Ngom, membre de la coalition Samm sa Kaddu. Elle ajoute : « les Sénégalais ont besoin d'autre chose, on s'est battu pour la rupture. On s'est battu pour ne pas vivre ces moments auxquels nous sommes soumis. La politique a pris trop de place dans nos vies».
 
Samba THIAM
 
 
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