DIFFEREND ENTRE LA SAR ET LOCAFRIQUE: Les avocats de Locafrique annoncent une plainte contre la Sar devant les juridictions anglaises



L’affaire qui oppose la Société africaine de raffinage (Sar) et Locafrique n'est pas près de connaître son épilogue. Traînée devant la justice par la Sar, Locafrique,à qui la décision du juge a été favorable,a décidé de riposter en attaquant la Sar, à son tour, devant les juridictions anglaises. Me Seydou Diagne précise par contre que Locafrique n’est pas contre la recapitalisation de la Sar, c’est la méthode utilisée qu’elle fustige.
 
Le juge du tribunal des référés a délibéré hier en faveur de la société Locafriquequ’il considère être dans son droit, suite à la plainte déposée par la Sar contre cette dernière.Les avocats de Locafrique qui faisaient face à la presse ont salué cette décision du juge, mais ils ne comptent pas en rester là.En effet, Me Seydou Diagne et ses confrères estiment :«nous sommes en face d’une situation extrêmement grave qui se déroule dans notre République au détriment de la société Locafrique».  Pour eux, Locafrique qui détient 34% de la Sar devait bénéficier en ce momentd’au moins 51% des parts. Et contre la promesse de ces 17%, Locafrique a fait tous les efforts possiblespour aider à améliorer la situation de la Sar. Mais malheureusement,les engagements de Locafrique dépassent actuellement les 170 milliards.  Le collectif des avocats de ladite société a donc décidé de traduire la Sar devant la justice anglaise. «Il y a une plainte en cours de dépôt devant les juridictions anglaises, notamment la Cour d’appel de Londres, pour réclamer la somme de 170 milliards de francs Cfa à la Société africaine de raffinage (Sar)», a annoncé Me Seydou Diagne.
Ce dernier d’indiquer que leur client a mis en place un pool d’avocats aussi bien sénégalais qu’étrangers. Ce, «pour mettre fin aux agissements et aux préjudices financier et économique incommensurables que lui a causé la Sar en termes de niveaux d’engagement jusqu’à ce qu’il soit exposé à un niveau de 170 milliards».
Le conseiller de Locafrique s’est offusquédu fait que la direction de la Sar se soit permise de passer des contrats d’approvisionnement avec Petrosen et d’autres fournisseurs, «à l’insu de Locafrique et du Conseil d’administration pour des montants de 200 milliards de francs Cfa.»
 
«Ce qui nous gêne dans la recapitalisation,c’est qu’elle soit lourde, onéreuse»
 
Sur la question de la recapitalisation de la Sar, Me Diagne de préciser que Locafrique est d’accord sur le principe, mais c’est la méthode annoncée qui pose problème. «Nous disons au président de la République que nous sommes d’accord pour le principe de recapitalisation de la Sar. Mais ce qui nous gêne, c’est qu’elle soit lourde, onéreuse et le fruit d’une gabegie financière qui ne sert ni les intérêts du Sénégal, ni les intérêts de la Sar et non plus de la société Locafrique», clarifie-t-il.
Poursuivant, les avocats de Locafrique affirment qu’ils ne sont pas d’accord que ceux qui dirigent la Sar veuillent que leur client injecte tout de suite un chèque de 26 milliards. «Ils demandent 420 milliards au moment où la société siphonne 200 milliards dans des contrats dont le conseil d’Administration n’est pas au courant. Puisque la loi sénégalaise nous permet de mettre les locaux de Locafrique comme apport nature et de le mettre dans l’actif de la société, on n’a pas besoin d’alourdir la situation financière de la Sar en montant des schémas compliqués avec des financements étrangers qui permettraient aux uns et aux autres de gagner des commissions de 13 milliards», a fait savoir Seydou Diagne, qui précise encore que Locafrique n’a aucune envie de bloquer la bonne marche de la société.
Ndèye Khady DIOUF
 
 
 
 
 
 
 
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