DIFFAMATION, INJURES CONTRE UN DEPUTE…: L’audition au fond de Cheikh Omar Diagne «retardée» par la Chambre d’accusation



 
Depuis le 7 avril dernier, Cheikh Omar Diagne est en prison. Il a été inculpé pour diffamation, injures contre un député, menaces sans ordre ou conditions et insultes par le biais d’un système informatique. L’ancien membre du mouvement «And samm jikko yi» cherche à être entendu au fond, mais en vain. Selon nos informations, le juge ne veut pas l’entendre pour le moment au motif que l’original du dossier est toujours à la Chambre d’accusation.
 
 
Sortir de prison, humer l’air de la liberté et vaquer à ses occupations, c’est le souhait de Cheikh Omar Diagne. Depuis le 7 avril dernier, il est en prison. Mais, son ticket de sortie, ce n’est pas demain la veille qu’il pourrait l’avoir. Car, il lui faudra d’abord, passer par une audition au fond, comme c’est la pratique devant nos juridictions d’instruction, pour espérer une liberté provisoire.Seulement, le juge ne veut pas l’entendre. Selon nos informations, ses conseils ont sollicité le magistrat instructeur afin que leur client soit entendu sur le fond du dossier. Mais le juge d’instruction du deuxième cabinet, en charge du dossier, ne peut pas l’entendre sans l’original du dossier. C’est le motif qui leur a été servi, selon un proche de Cheikh Omar Diagne. Or, l’original du dossier est présentement au niveau de la chambre d’accusation. Car, les conseils de Cheikh Omar Diagne avaient déposé une requête aux fins d’annulation de la procédure et du réquisitoire du Procureur de la République ainsi que son inculpation et son placement sous mandat de dépôt. Ils ont estimé que tout cela a été fait dans l’illégalité, donc sans fondement juridique et que la Chambre devait tout annuler. Ce qui conduirait à la mise en liberté d’office de leur client. Mais, il n’avait pas obtenu gain de cause, car la juridiction d’instruction du second degré avait rejeté leur demande. C’est le 11 mai dernier que la Chambre d’accusation a examiné leur requête. Mais, depuis lors, le dossier n’est pas retourné au bureau du juge. Du moins jusqu’à hier, si l’on en croit notre interlocuteur. C’est dire que le religieux devra prendre son mal en patience.
Pour rappel, Cheikh Omar Diagne a été inculpé suite à la plainte de Me Djibril War. Il avait soutenu sur le plateau d’une chaîne de télévision que 13 députés sont membres de Parliamentarians For Global Action (PGA), une organisation qui avait pour mission de protéger les personnes vulnérables notamment Lgbti et Me Djibril War en ferait partie. Suffisant pour que le parlementaire actionne la justice. Depuis son placement sous mandat de dépôt, des manifestations ont été tenues pour sa libération, mais rien n’y fait. Pour ses proches, ce dossier a des relents politiques, puisque Diagne lutte contre la promotion du mouvement Lgbti et envisageait de participer aux prochaines législatives.
 
Alassane DRAME
 
 
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