DIALOGUE NATIONAL POUR FIXER LA DATE DU SCRUTIN ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE : Macky Sall brandit une loi d’amnistie des faits de 2021 à 2024 et promet un scrutin avant l’hivernage




 
 
Le président de la République a ouvert la cérémonie officielle du dialogue national consacré à retenir une date consensuelle pour la tenue de la présidentielle. Le chef de l’Etat a proposé que le scrutin se tienne avant l’hivernage sans pourtant dire si le processus sera maintenu ou pas. Ainsi, dans la réconciliation nationale, il annonce la saisine prochaine du parlement pour voter une loi d’amnistie allant de mars 2021 à 2024. Mais aussi un scrutin avant l’hivernage.
 
 
 
 
C’est à l’occasion de son discours d'ouverture du dialogue national hier, au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio que le président de la République du Sénégal a officialisé le projet d’amnistie. Face à ses invités, le chef de l’Etat a motivé cette décision par le souhait de pacifier la République et mettre fin à toute cette tension qui mine le pays depuis mars 2021. C’est demain, lors du Conseil des ministres que le projet de loi sera entériné pour être soumis à l’Assemblée nationale. «Je saisirai l’Assemblée nationale ce mercredi pour une amnistie générale. Ceci pourrait nous aider dans cette phase difficile pour sauvegarder notre unité nationale, pacifier l’espace politique et maintenir le rayonnement démocratique. Elle va prendre en compte les faits perpétrés pendant les manifestations politiques entre 2021 et 2024», a déclaré le Président Macky Sall. 
Ce projet de loi voté permettra de faire élargir de prison les responsables du parti Pastef envoyés en prison depuis le déclenchement de la plainte de la masseuse Adji Sarr contre Ousmane Sonko en 2021.
 
Objectif du dialogue : trouver un consensus pour une crédibilité du scrutin
 
 
En réponse au FC25 qui a refusé de participer au dialogue, le président de la République leur a servi une douche froide. Selon Macky Sall, «il est hors de question de laisser le Sénégal dans cette situation sans trouver une solution et de tenir cette élection dans les meilleures conditions». Donc, dit-il, ceux qui ont refusé de venir à ce dialogue, c'est leur décision, cela ne concerne qu'eux ! «Qu'ils ne pensent pas qu'ils le font contre le Président Macky Sall, mais plutôt contre eux-mêmes ! J'ai fait ce que je devais faire, c'est-à-dire appeler au dialogue, que cela plaise ou non aux autres !». À l'issue de ce dialogue, précise-t-il, aucune décision ne sera prise. Le Président prendra le soin d'étudier toutes les propositions et de prendre une décision basée sur celles-ci afin de garantir une élection transparente et bien organisée.
A l’en croire, ce boycott ne remet nullement en question la pertinence et la légitimité de cet appel national visant à trouver des solutions pour relancer le processus électoral et fixer une date dans les meilleurs délais. «Je n'ai qu'un objectif, en convoquant ce dialogue : trouver un consensus pour une crédibilité du scrutin sous l'observation nationale et internationale. Le scrutin aura lieu avant l’hivernage».
 
 
 
 
Des élections après le 2 avril
 
 
Le président Sall ne s’est pas empêché d’envoyer des missiles aux boycotteurs. «Le Sénégal est à un stade où tous ceux qui ne contribuent pas à la paix et à la stabilité sociale du pays sont considérés comme étant ceux qui cherchent à entretenir l'instabilité. Nous sommes tous d'accord sur le fait que personne n'a remis en question la tenue d'une élection présidentielle au Sénégal. Donc, cela ne doit pas être une raison pour discréditer le Sénégal sur la scène internationale. Le président de la République a clairement fait savoir qu'il ne se présentera pas à l'élection présidentielle, qu'il n'a pas l'intention de briguer un troisième mandat et qu'il cédera le pouvoir le 2 avril prochain, alors, pourquoi y a-t-il cet emballement médiatique autour de cette question qui est déjà réglée ?», demande-t-il. Macky Sall d’embrayer : «il faut préciser que la date de l'élection présidentielle sera déterminée par décret présidentiel. J'aurais pu prendre cette décision tout seul, fixer une date et l'imposer à tout le monde sans la moindre concertation. Et personne n'aurait rien à redire là-dessus ! Mais je ne l'ai pas fait. Le 2 avril marquera la fin de mon mandat et de ma mission au Sénégal. Je souhaite qu'on puisse aller vers des élections transparentes après cette date. Je me suis dit que je n'allais pas prendre une décision aussi importante sans m'asseoir autour d'une table avec toutes les parties prenantes et écouter les avis, que ce soit des candidats retenus, de ceux qui estiment avoir été spoliés, etc. À vrai dire, je ne veux même pas assister à cette élection», lance-t-il. 
 
Baye Modou SARR
 
 
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