DIALOGUE GOUVERNEMENT-SYNDICATS DES ENSEIGNANTS: Le gouvernement multiplie les promesses, les syndicalistes déçus

Apres dix tours d’horloge de discussions avec le gouvernement hier à la Primature, les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs sont sortis déçus. La raison : les multiples promesses faites par l’équipe de Boun Abdallah Dionne. Les deux parties ont décidé de se retrouver au mois d’avril, pour évaluer les nouveaux engagements pris par le gouvernement.



 
 
 
 
 
Encore des promesses ! Pour calmer le secteur éducatif, le gouvernement a rencontré, hier, les syndicalistes dudit secteur, pour discuter de leurs revendications. De cette rencontre, rien de concluant n’est sorti, ont déploré les syndicalistes.
 
Un nouveau rendez-vous pour le 19 avril prochain
 
A l’issue de la réunion il a été convenu d’un autre rendez-vous le 19 avril prochain, pour faire le point sur les engagements qui ont été pris hier 19 janvier. «Pour cette année, 32 milliards seront décaissés pour la purge des dossiers en instance», a déclaré Seydou Guèye. Toujours au chapitre des promesses, le président de la République a pris la décision de rendre disponible la somme de 3,5 milliards de francs Cfa dès la fin du mois de mars pour l’aménagement des zones de Cantene et du Lac Rose, pour l’habitat social. L’indemnité du baccalauréat, l’un des points saillants des réclamations, a aussi été évoquée. «Un reliquat de 211.810.000 francs Cfa pour le règlement des indemnités dues aux enseignants pour le baccalauréat sera décaissé dès lundi prochain. En ce qui concerne les sommes dues au titre de la participation aux examens, l’Etat a pris l’engagement de payer ces indemnités dans l’année, au plus tard le 30 novembre», annonce le secrétaire général du gouvernement.
 
 
12 milliards pour les indemnités de logement disponibles en… janvier 2019
 
 
Le gouvernement a survolé la question du régime indemnitaire. Le Premier ministre leur a fait miroiter une somme de 12 milliards pour la prise en charge des indemnités de logement qui ne seront malheureusement disponibles que dans un an. Sur les prêts Dmc, pour toutes les conventions signées avant le mois de juin 2016, le premier décaissement  se fera à la fin du mois de mars, et jusqu’au mois de septembre, de façon régulière. Pour toutes les fins de mois, il y aura un décaissement d’au moins 2 milliards», soutient Seydou Guèye.
 
 
Les syndicalistes accusent l’Etat de traiter des questions de bonne gouvernance au détriment de leurs revendications
 
Ils n’ont pas caché leur déception, à la sortie de leur rencontre avec le Premier ministre. En effet, les  syndicats des enseignants disent être restés sur leur faim sur la question du régime indemnitaire qui constitue un point important dans leur préavis. «Le gouvernement a encore pris des décisions», a fait savoir Saourou Sène, secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems). Qui a salué l’audit annoncé par le gouvernement par rapport à l’Institut islamique.
Minimisant les concessions du gouvernement, le porte-parole du jour dira : «si nous avons considéré ces questions comme celles de bonne gouvernance, c’est parce qu’elles n’ont jamais fait l’objet de grève dans le secteur de l’éducation. Ce qui nous préoccupait, c’est le régime indemnitaire et sur cette question-là, le Premier ministre a indiqué clairement qu’il ne pouvait pas pour le moment prendre des engagements. Le seul engagement noté sur ce plan et qui est très largement en deçà des préoccupations que nous avons exprimées, c’est sur l’indemnité de logement. Le gouvernement pense pouvoir mettre, à partir de janvier 2019, 10%, c’est-à-dire 12 milliards de francs», déplore M. Sène avant de poursuivre : «Nous sommes des mandatés, donc nous allons, dans une réunion de plénière avec l’ensemble des organisations syndicales, évaluer ces propositions. Par rapport au régime indemnitaire, nous sommes restés sur notre faim. Le gouvernement a argué qu’il y a un niveau salarial élevé pour certains et faible pour d’autres, ils ne savent pas comment faire pour qu’on arrive au juste milieu. S’ils disent vouloir ajouter, selon le pourcentage, 6000 francs seulement sur l’indemnité de logement des enseignants, nous considérons que c’est très en deçà de nos attentes», clame-t-il. 
Les syndicats des enseignants prévoient par ailleurs de rencontrer  leurs membres pour élaborer des propositions concrètes concernant le régime indemnitaire, avant la rencontre prévue pour le mois d’avril prochain.
 
 
Ndeye Khady D. Fall
 

Dans la même rubrique :