DEUX ANS APRES SON INAUGURATION : La centrale de Sendou mise sous séquestre ?



Deux ans et demi après son inauguration, la centrale à charbon de Sendou battrait de l’aile. Déjà placée sous redressement judiciaire par la Chambre des procédures collectives en 2020, la Compagnie d'électricité ́ du Sénégal (Ces) est en train de vivre des moments difficiles. Selon Africa Intelligence, la centrale de Sendou est mise sous séquestre.

Ce sera difficile de remettre sur pied la centrale de Sendou et pour cause. Africa Intelligence souligne que la centrale à charbon est en cessation de paiements auprès de plusieurs dizaines de créanciers. La justice pourrait prochainement décider de son placement en liquidation judiciaire. Selon Africa Intelligence, c’est le tribunal de commerce de Dakar qui a décidé à la mi-avril de placer l'entreprise gestionnaire, la Compagnie d'électricité du Sénégal (Ces), en procédure de redressement judiciaire afin de tenter de rembourser 60 créanciers. En clair, la société est confrontée à des millions de dollars d’impayés.
Le scénario d'un concordat entre les différentes parties paraît illusoire, la Senelec n'ayant plus besoin d'électricité supplémentaire après avoir fait appel à Karpowership, fait savoir Africa Intelligence. D’ailleurs, le redressement judiciaire pourrait ainsi n'être qu'une étape avant la fermeture définitive de l'entreprise.

El Hadji Mansour Samb, économiste et activiste sénégalais avait pourtant tiré la sonnette d’alarme

Dans une contribution publiée par la presse sénégalaise, El Hadji Mansour Samb, économiste et activiste sénégalais, avait pourtant alerté sur la mort prochaine de l’industrie charbonnière. «Il est certes trop tôt d’affirmer cette hypothèse, mais toujours est-il que les temps sont difficiles pour l’industrie charbonnière à l’échelle continentale. Début octobre, la banque japonaise Marubeni corporation a décidé de se retirer du projet de centrale à charbon du Botswana en raison du refus du gouvernement botswanais de ne pas fournir aux promoteurs une garantie de 800 millions de dollars américains en guise de protection contre un éventuel défaut de paiement d’achat d’électricité. Fin septembre, la Banque africaine de développement, un des bailleurs de la centrale de Bargny, a annoncé qu’elle ne financera plus les centrales à charbon sur le continent, mais plutôt qu’elle compte construire la «plus grande zone d’énergie solaire de la planète» dans le Sahel. Annonce faite lors du sommet onusien sur le climat de New York».

Samba THIAM
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