Le groupe D-Media se lave à grande eau à propos des accusations du ministre de la Communication. Dans un communiqué, la direction du groupe donne sa version des faits et se démarque des organes de presse qui violent les règlements.
Bougane Guèye Dany et son groupe de pressent battent en brèche les propos du ministre Alioune Sall selon lesquels la dette due par le groupe représente 11% des 40 milliards. «Le Groupe D-media est ahuri devant les déclarations mensongères du ministre de la Communication. Monsieur Sall a, toute honte bue, affirmé que D-media porte à lui seul 11% de la dette fiscale». Et de se demander : «depuis quand 2 milliards représente 11% de 40 milliards (montant de la dette fiscale) ?», avant de rappeler avoir contesté devant les tribunaux la dette fiscale. Bougane et Cie de révéler : «le fisc a arraché, entre 2022 et maintenant, la somme de 158 millions de Cfa de nos comptes». D-media de rappeler que cette dette résulte d'une taxation d'office sur les exercices 2017-2020 ! «L'acharnement est réel : rien que sur la Tva, le fisc réclame à la Sen Tv plus de 900 millions de Cfa, autrement dit le chiffre d'affaires de la télé avoisine les 5 milliards de Cfa», explosent-ils indiquant que le fisc n'a pas indexé les entités du Groupe D-media pour non reversement de prélèvements d'impôts sur les salaires du personnel.
S'agissant de l'aide à la presse, le groupe de Bougane déballe : «D-média a reçu 52 millions en 2023 que le fisc a directement confisqués parce que nos comptes étaient bloqués. En 2023, la subvention était de 40 millions pour les trois entités du groupe. Avec une masse salariale de plus de 100 millions pour plus de 500 collaborateurs, l'Etat aura donc contribué à concurrence de 6500 F Cfa pour chaque collaborateur de D-media», explique le groupe.
Bougane Guèye de révéler que tout le personnel de D-média est contractuel. «La convention collective des journalistes et professionnels de l'information est respectée chez nous avec en sus une situation en règle au niveau de toutes les institutions sociales du Sénégal», se gausse-t-il avant d’indiquer qu’il y a deux mois, l'Inspection du travail leur a rendu une visite inopinée et «jusqu'ici aucune infraction ne nous a été notifiée».
A propos des redevances de Tds, le texte défie le ministre : «Sen Tv ne doit absolument rien à Tds».
Se tournant vers le ministre, Bougane l’attaque frontalement. «Monsieur le ministre, vous ne dites pas la vérité et vos collaborateurs savent que vous ne dites pas la vérité. C'est malhonnête de classer notre Groupe dans le lot des entreprises de presse qui ne sont pas en règle. La presse a intérêt à être sur ses gardes face à un ministre élève de son maître certifié et qui sans la politique n'aurait jamais eu le courage de croiser du regard un journaliste sénégalais. Vouloir garder votre barbe ébouriffée sur les performances d'honnêtes citoyens pour offrir une barbe à papa à votre mentor est une entreprise vile», conclut-il.
Baye Modou SARR