DETENTION EN PRISON DU CHRONIQUEUR JUDICIAIRE PAPE NDIAYE DEPUIS 15 JOURS :Le Pdg du groupe Walfadjri tance le parquet, annonce un sit-in dimanche et promet d’internationaliser le combat




 
C’est un Président-directeur général qui est dans tous ses états. Cheikh Niasse, Pdg de Walfadjri, à l’occasion du point de presse tenue ce vendredi, n’a pas ménagé le parquet et le juge d’instruction qui ont servi un mandat de dépôt à son employé.
 
 
 
Le groupe Walfadjri est en plein dans la lutte pour la libération de Pape Ndiaye. Face à la presse hier, Cheikh Niasse a estimé qu’il y a acharnement contre Pape Ndiaye et, plus généralement, contre le groupe qu’il dirige. «Dans cette affaire, on vit du Gatsa-Duma Gatsa-Tëjj. Un démenti officiel pouvait suffire», regrette le Pdg de Walfadjri.
Selon lui, le procureur n’avait pas besoin d’ouvrir une information judiciaire dans ce dossier, d’autant plus que Pape Ndiaye refuse catégoriquement de dévoiler sa source. Il pouvait soit le libérer ou l’amener en flagrant délit. Cheikh Niasse a aussi révélé que le groupe va écrire une lettre ouverte au président de la République. «Nous voulons la libération sans délai et sans condition de Pape Ndiaye. Si cela ne suffit pas, nous allons tenir des séries de manifestations. Et aussi ce combat sera internationalisé», assure-t-il.  
 
Ibrahima Lissa Faye : «Il y a une menace réelle sur la liberté d’informer»
 
Pour sa part, le président de Appel a insisté sur les menaces qui mèsent sur les journalistes. «L’emprisonnement de Pape Ndiaye doit mobiliser toute la presse. Nous pensions que c’en était fini avec l’affaire Pape Alé Niang. On n’a pas le droit de rester les bras croisés et nous n’avons pas le droit de rien tenter», déplore Ibrahima Lissa Faye. Qui embraye : «deux journalistes en prison en deux mois, c’est trop. La Cap a entamé des négociations pour le desserrement de l’étau autour de Pape Ndiaye. La place du journaliste n’est pas en prison, mais dans les rédactions. Partout dans le monde, les journalistes sont respectés. Aujourd’hui, les journalistes sont traqués, la presse est conspuée, elle est embastillée tout le temps. En si peu de temps, deux journalistes en prison pour des faits qui n’en valent même pas la peine. C’est pourquoi je vous appelle à la responsabilité. Nous sommes tenus de défendre notre profession. Les magistrats, les enseignants, si on touche à un membre, c’est toute la corporation qui se lève. Mais chez nous, les gens trouvent des faux-fuyants, il faut arrêter cette fumisterie.»
 
 
 
 
 
MIGUI MARAME NDIAYE, PRESIDENT DE LA CJRS
«Tous au rassemblement de dimanche»
 
 
Présent à la rencontre, le président de la Cjrs a abondé dans le même sens. Migui Marame Ndiaye : «depuis l'éclatement de cette affaire qui a conduit à son arrestation, nous avons tenu, dans le respect des principes qui gouvernent l'État de droit et en étroite collaboration avec les avocats et les autres organisations faîtières de la presse, à privilégier la médiation, sans aucune entrave à la libre administration de la justice », explique-t-il.
De ce fait, le président de la Cjrs regrette de «constater une violation continue des droits des journalistes. Nous demandons la libération immédiate de notre ancien président et président d’honneur de la Cjrs, à défaut de le juger, car il présente toutes les garanties de représentativité. Nous appelons aussi à la mobilisation et à la présence de tous lors du rassemblement prévu par le groupe Walfadjri le dimanche 19 mars». 
 
 
 
 Baye Modou SARR
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :