Des Sénégalais en situation irrégulière en Espagne vont être ramenés au pays le 20 décembre prochain, selon l’Ong Stopdeportation. Une information que le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur a apprise comme tout le monde. En effet, interpellé sur le sujet, Sory Kaba affirme qu’il n’y a aucune saisine officielle en ce sens et que le seul dossier de rapatriement sur lequel travaillent les autorités est au stade d’identification des concernés.
Encore une vague de Sénégalais expulsés d’Espagne. L’information a été révélée par l’Ong Stopdeportation. «Nous confirmons que le jeudi 20 décembre, un vol d’expulsion vers le Sénégal aura lieu. Le vol quittera Madrid et fera escale à Tenerife», a informé l’Ong. Qui précise que pour cela, «des arrestations de migrants clandestins ou illégaux se font sur tout le territoire espagnol». La structure qui lutte contre les rapatriements de migrants note que «cette alerte n'a pas pour but d'effrayer la population, mais bien au contraire, elle fournit des informations à tous les résidents afin qu'ils puissent agir et s'organiser collectivement, par exemple, en dénonçant fermement les descentes de police dont ils sont témoins, dans l’espace public et dans les moyens de transport». L’Ong demande aussi que l’on «intensifie la campagne auprès des compagnies aériennes et des compagnies de navigation qui effectuent les expulsions (Air Europa et pendant quelques mois, Air Nostrum, Orbest et Evelop dans le cas des vols et Transmediterránea, Balearia et Algérie Ferries en cas de déportations par mer).
Sory Kaba pas au courant : «Pour le dossier sur lequel le consul travaille, il est encore en cours. La procédure prend du temps»
Interpellé sur le sujet, le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur soutient que, pour le moment, il n’y a pas de rapatriement prévu, encore moins pour la date du 20 décembre. «Nous avons eu l’information comme ça. Ce n’est pas ça. Nous ne sommes pas officiellement saisis d’un rapatriement pour le 20 décembre», répond-il. Toutefois, il note que les autorités consulaires sont en train de travailler sur un dossier de rapatriement, mais qui est loin d’être prêt. «Pour le dossier sur lequel le consulat travaille, il n’est pas question, pour le moment, de rapatriement. La procédure prend son temps. Ce n’est pas aussi simple qu’on voudrait le faire croire. Ce n’est pas une affaire de : celui-là a une tête de Sénégalais, je vais le prendre et le mettre dans l’avion. Les Maliens, les Guinéens, les Gambiens…ont les mêmes caractéristiques que les Sénégalais et parlent souvent le wolof. Donc l’aspect physique ou apparent ne suffit pas pour déterminer qui est Sénégalais ou pas», dit-il.
En ajoutant que «le Consul est sur place pour l’identification (des Sénégalais) qui est toujours en cours» et que «peut-être qu’en ce moment, une Ong était sur place et a vendu la mèche». Quoi qu’il en soit, pour le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur, la procédure de rapatriement des migrants illégaux «prend du temps». En ce sens, il explique : «Le Consul doit saisir le ministre de l’Intérieur qui a le fichier des cartes nationales d’identité. Si un migrant arrêté dit qu’il est Sénégalais, il faut qu’il soit sur le fichier national d’identification, pour qu’il puisse être rapatrié au Sénégal». Et pour le moment, même si «le Consul a envoyé au Sénégal les éléments qu’il faut (pour l’identification des migrants illégaux qui se disent Sénégalais), il n’a pas encore les réponses (du ministère de l’Intérieur)».
Mbaye THIANDOUM