DES DIZAINES DE SEPULTURES PROFANÉES DANS LE TATA SENEGALAIS DE CHASSELAY : Macron parle d'actes honteux et ignobles, la gendarmerie ouvre une enquête




 
Scandale. Plusieurs dizaines de plaques de sépultures ont été dégradées dans le Tata sénégalais de Chasselay, nécropole dédiée aux tirailleurs, au nord de Lyon, a fait savoir, hier, la préfecture du Rhône. La nécropole dédiée aux tirailleurs de la Seconde guerre mondiale est un cimetière militaire où sont inhumées 196 personnes. Les réactions n'ont pas tardé. Le président de la République française et son gouvernement ainsi que la Fondation pour la mémoire de l'esclavage ont tous condamné ces actes ignobles.
 
Au moment où le débat fait rage sur les tirailleurs sénégalais au Sénégal, il s’est passé quelque chose de scandaleux en France. "J'apprends avec stupeur et effroi la dégradation du Tata sénégalais de Chasselay, nécropole et lieu de mémoire dédié aux tirailleurs tombés pour la France", a écrit sur X la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants, Patricia Miralles. La nécropole située à Chasselay, dans le Rhône, et dédiée aux tirailleurs sénégalais, a été dégradée. "Profaner un tel site, c'est outrager leur sacrifice et bafouer notre histoire commune", poursuit la ministre dans sa publication, ajoutant soutenir la démarche de l'Office national des combattants et victimes de guerre qui a déposé plainte.
Des tags se référant au "vaudou" ont aussi été apposés sur les murs d'enceinte, a indiqué la préfecture. "La profanation du Tata sénégalais de Chasselay et de la mémoire des tirailleurs est une honte pour ses auteurs. Les services de l'Etat mettent tout en œuvre pour assurer une remise en état rapide de la nécropole", a déclaré la préfète du Rhône sur X.
Honte et indignité" a dénoncé Emmanuel Macron dans un message posté sur X, qui s'insurge après la dégradation de sépultures dans la nécropole des tirailleurs sénégalais de Chasselay. "Les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais morts pour la France."
L'enquête a été confiée à la gendarmerie.
Sur X, la Fédération africaine des tirailleurs sénégalais a réagi et condamné "fermement la profanation des tombes des tirailleurs", appelant aussi "le gouvernement français à agir pour protéger leur mémoire".
Même effroi, du côté d'Aissata Seck, directrice de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. "Scandalisée par la profanation du Tata de Chasselay où reposent des tirailleurs tombés pour la France. Je condamne fermement cet acte abominable. Le devoir de mémoire n'est pas une option envers ceux qui sont morts pour notre liberté et défendre notre patrie !", écrit-elle.
 
Samba THIAM
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :