DEPUIS SON INCARCERATION ET SON EXIL: Karim Wade sort du bois et muscle son discours



La massification de la «Coalition Karim Président 2019», c’est le souhait de Karim Wade qui, dans un communiqué, lance ainsi un appel à tout le monde. Le leader des libéraux n’a pas manqué de tirer sur Macky Sall et son régime. 
 
 
Prendre les rênes du pays et le changer, c’est l’ambition claire, nette et affichée de Karim Wade. Dans un communiqué fait aussi bien par écrit que par audio, l’ancien ministre du Ciel et de la Terre a décliné ses ambitions. «Nos objectifs tiendront en quelques mots simples : rassembler, protéger, développer». Auparavant, il a fustigé la gestion de Macky Sall, qui se caractérise, selon lui, par une «atteinte aux libertés», la «politisation de la justice», la «dégradation de l’économie», le «délabrement des services publics»,  l’ «appauvrissement de la population». Pour arriver à ses fins, le candidat du Pds souhaite un rassemblement de tous derrière sa coalition : «je lance un appel à toutes celles et à tous ceux qui veulent rendre la fierté et l’espoir aux Sénégalais (…) Je les invite à se réunir avec les hommes et les femmes qui disent non à l’égoïsme et à l’inertie et qui ont décidé de se mobiliser au service de notre pays. Je les invite à participer tous ensemble à la tâche magnifique que sera le redressement du Sénégal.  Je les invite à se rassembler derrière la grande «Coalition Karim Président 2019». 
Après cet appel, Karim Wade de fustiger ensuite l’attitude de Macky Sall. «Mon appel intervient dans un contexte où le Président sortant veut choisir lui-même ses adversaires, parce qu’il n’a pas le courage d’affronter au grand jour les critiques et les remises en cause», argue-t-il. 
 
 
Karim Wade tend les bras à tous et déprécie les chiffres de croissance annoncés
 
 
Pour la massification de sa coalition, Karim Wade lance un appel à tout le monde, notamment aux «forces vives de la nation». Il a ainsi tendu le bras aux syndicats, aux organisations professionnelles, aux associations, à la société civile. Ce, pour «le redressement de notre pays», dit-il. «Je veux un Sénégal protégé. Depuis sept ans la protection sociale s’est affaiblie, les inégalités se sont creusées. Le nombre des laissés-pour-compte s’est massivement accru, dans nos villes, mais aussi dans nos campagnes. L’insécurité frappe partout dans les villes comme dans les campagnes, malgré le dévouement et le courage de notre police et de notre gendarmerie. Les frontières ne garantissent plus la sécurité du pays. Chaque Sénégalais a le droit d’exiger de l’Etat qu’il assure sa protection dans tous les moments de sa vie», déclare le candidat des libéraux. 
Abordant le volet économique de son message, Karim Wade déprécie les chiffres de croissance annoncés par le régime : «je veux un Sénégal qui se développe. Les statistiques brandies de façon tonitruante par le pouvoir ne correspondent pas à la réalité économique et sociale. Chacun peut constater les effets douloureux du chômage, même pour les titulaires d’un diplôme. Les paysans souffrent de l’absence de financement des campagnes agricoles qui aggrave une situation déjà précaire, des conditions sévères auxquelles ils sont confrontées (…)» Et malgré tout, souligne Karim Wade, «Macky Sall distribue arbitrairement les faveurs à ses protégés, l’argent public est gaspillé, les équipements publics, la santé et l’éducation sont à la traîne».
 
Karim loue le travail de son père
 
«Je veux un Sénégal qui rassemble», martèle encore l’ancien ministre des Infrastructures, avant de renchérir : «la situation désastreuse de notre pays exige un vaste rassemblement de toutes les forces politiques et sociales qui adhèrent au combat pour l’élimination de la mauvaise gouvernance et de la pauvreté, la restauration de la démocratie, le respect de l’équilibre des institutions, notamment le respect de l’indépendance des magistrats». L’appel du numéro un des libéraux n’épargne personne, «peu importe nos différences d’approche sur certaines questions dès lors que nous partageons tous le même attachement aux valeurs de liberté qui sont le socle de notre société et que nous avons tous la volonté de reprendre en main le destin de notre pays dans le seul intérêt de nos compatriotes, dans une Afrique qui se réhabilite», annonce le fils de l’ancien président du Sénégal. 
S’inspirant de la situation qui a prévalu avant le magistère de son père, tout en vantant les mérites de ce dernier, Karim Wade souligne : «il s’agit de rassembler, au-delà des forces politiques dont l’action a permis l’alternance de l’an 2000 et un exercice du pouvoir marqué par de nombreuses réalisations saluées par les Sénégalais, mais aussi des insuffisances qu’il s’agit de corriger». Pour ce qu’il nomme une «troisième alternance», il appelle ceux qui sont prêts à combattre ceux qui ont confisqué le pays pendant 5 ans et qu’il appelle «les dirigeants incompétents». 
 
Alassane DRAME
 

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