DEMANDE DE LEVEE DE L’IMMUNITE DE LEUR LEADER: Les khalifistes à fond dans le Macky



 
 
  Pour le vendredi rouge d’hier organisé par les pro-Khalifa, ce sont les avocats et magistrats qui étaient au centre des interventions. «S’il faut prendre des magistrats et les mettre en prison pour que la magistrature se ressaisisse ou pour qu’ils comprennent qu’ils sont là pour dire le droit», Barthélemy Dias promet qu’ils le feront. Les proches du maire de Dakar ne faiblissent pas dans leur volonté de faire sortir leur leader de prison. En attendant le grand rassemblement prévu cet après-midi sur les allées du centenaire avec l’ensemble des leaders de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, le discours devient de plus en plus musclé. Et dans ce registre, Barthélemy Dias, qui se prononçait sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall, ne s’entoure d’aucune diplomatie pour interpeller les magistrats et les avocats. Le maire de Sacré Cœur-Mermoz invite la justice à dire si les magistrats sont au-dessus de la population. Selon Barthélémy Dias, les magistrats ne font des sorties que pour parler de leur avancement, de la gestion de leurs carrières ou d’un problème les concernant. «Mais pour une question aussi importante que l’affaire Khalifa Sall, personne ne les entend, alors que le procureur de la République est en train de faire ce qu’il veut», déplore-t-il.
Barthélemy Dias d’asséner: «le magistrat n’est pas plus important que le policier. Il n’est pas plus important que le militaire ou l’enseignant. Ils doivent donc nous dire ce qu’ils pensent du dossier Khalifa Sall. Quand il s’agit de leurs terrains, de leurs avancements ou plans de carrières, on les entend. Toutefois, nous ne pouvons pas accepter, pour une question aussi importante, qui tient en haleine le peuple, qu’ils fassent comme si de rien était. Tantôt, on nous dit que le gars ne sortira pas de prison, parce qu’il ne bénéficie d’une immunité parlementaire ; tantôt, c’est le procureur qui saisit l’Assemblée nationale pour demander la levée de son immunité parlementaire», se plaint le fils de Jean Paul Dias.
Très en verve, Barthélémy Dias assure : «s’ils ne se prononcent pas, nous parlerons d’eux, parce que nous en savons aussi des choses sur les magistrats. Nous parlerons d’eux et nous parlerons de l’Ums. Il faut qu’ils donnent leur avis sur le ‘’maatey’’ du procureur et sur le ‘’maatey’’ des magistrats qui sont au niveau de la Cour d’appel et de la Cour suprême. Ils ne peuvent pas représenter le Sénégal et refuser de se prononcer sur cette affaire».
Barthélemy Dias : «La seule chose que je demande à Khalifa Sall»
A Khalifa Sall, il adresse ce message : «la seule chose que j’ai à dire à Khalifa Sall, c’est de ne pas donner suite à une convocation de l’Assemblée nationale, de ne répondre à aucune question. Une fois au tribunal aussi, si on lui pose des questions qu’il ne réponde pas».
Revenant sur les juges, Dias d’avertir : «si les magistrats prennent la responsabilité de mettre ce pays en feu, qu’ils assument leur acte. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas plus importants que les autres dans ce pays. Abdoulaye Wade a été président de la République et il a fait la prison. Karim Wade a été ministre, tout puissant ministre, il a fait la prison. Khalifa Sall aussi est en prison ! S’il faut prendre des magistrats et les mettre en prison pour que la magistrature se ressaisisse, on le fera. S’il faut prendre des magistrats pour les mettre en prison demain, pour qu’ils comprennent qu’ils sont là pour dire le droit, on le fera parce que ça suffit», a laissé entendre Barthélemy Dias.
Moussa Tine : «Cette affaire d’immunité parlementaire de Khalifa Sall, c’est le dernier verrou qui reste à Macky Sall»
Pour Moussa Tine, ce qui se passe, ce n’est ni plus, ni moins qu’un complot au plus haut niveau. «Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng n’ont pas le droit de se taire sur cette affaire. Cette affaire d’immunité parlementaire de Khalifa Sall, c’est le dernier verrou qui reste à Macky Sall. Le jour où on le laissera, par illégalité, faire lever cette immunité parlementaire, en ce moment, on peut se dire ça y est. Nous aurons peu de chance de réussir à le faire partir. Il ne faudrait donc pas que cette immunité soit levée», a fait comprendre Moussa Tine.
Cheikh Bamba Dièye : «Les véritables ennemis de ce pays ne sont pas des étrangers. C’est des Sénégalais bon teint. On a des juges aussi corrompus que le mot corrompu lui-même»
Cheikh Bamba Dièye de dire que, pour ce faire, il va falloir batailler avec les mêmes armes que le président de la République. Des armes non conventionnelles. «Avant d’assumer des règles de droit, je m’assurerai d’abord que mon vis-à-vis respecte ces règles. Tu ne peux pas fouler la constitution de tes pieds, nier les droits constitutionnels des citoyens, nier le droit constitutionnel d’un député et tu me parles de droit. Non, je laisse le droit derrière. On réglera nos comptes d’abord et ensuite, on parlera de droit», a dit Cheikh Bamba Dièye.
Le leader du Fsd/Bj d’embrayer : «comment comprendre qu’il soit dangereux dans ce pays de regarder le fauteuil du président de la République ? Ce que nous demandons, c’est le respect des droits les plus élémentaires de Khalifa Sall. Les véritables ennemis de ce pays ne sont pas des étrangers. C’est des Sénégalais bon teint. (…) On a des juges aussi corrompus que le mot corrompu lui-même. Et ce sont les véritables ennemis de la République. Un ennemi de la République, c’est quoi ? C’est quelqu’un qui a le culot de se nourrir avec l’argent du contribuable ; qui est payé par votre sueur pour respecter la loi et faire appliquer la loi et qui, au moment de s’asseoir et de décider, décide pour une occulte personne calfeutrée dans son palais. Aussi peureux que le mot peureux. Qui n’agit jamais et qui ne compte que sur des gens pour le travail à sa place. Si Khalifa Sall n’a pas d’immunité parlementaire, qu’est-ce qu’ils font à l’Assemblée nationale ?»
Et Cheikh Bamba Dièye de railler encore le président de la République : «J’ai entendu dire que sur les cinq dernières années, Macky Sall a consommé 104 milliards de fonds politiques. Avec 104 milliards, on peut construire 20 hôpitaux dans 20 départements. Avec 104 milliards, on peut construire 13.300 salles de classe. Cet argent aurait pu servir à corrompre les ennemis du pays, mais, en lieu et place, il utilise cet argent pour corrompre les Sénégalais, à casser les partis, à détruire les mœurs et les valeurs. Actuellement, c’est tout le peuple qui souffre !»
Mamadou Diop Decroix : «Organisation, organisation et organisation»
Decroix de conclure pour dire que ce qui reste au camp du maire de Dakar et à l’opposition, c’est de s’organiser. «Organisation, organisation et organisation», selon Decroix, c’est tout simplement ce qui permettra de gagner cette bataille.
Madou MBODJ

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