DEGUERPISSEMENT DES OCCUPANTS DU SITE PRES DE L’ANCIENNE PISTE A MERMOZ : Mécaniciens et ferrailleurs font bloc et s’opposent à ce projet pour leur survie




 
Les mécaniciens et ferrailleurs qui occupent un espace très grand derrière la station d’essence qui jouxte l’ancienne piste de l’aéroport Léopold Sédar Senghor sont dans tous leurs états. Ils ont appelé la presse hier pour dénoncer la tentative d’un énième déguerpissement qui se trame dans les couloirs de l’administration.
 
 Pour marquer leur désaccord total, mécaniciens et ferrailleurs se sont tous réunis pour montrer à l’autorité qu’ils constituent un nombre important. Et face à la presse, Arona Sène, porte-parole du jour, fait savoir que « ce déguerpissement ne passera pas, qu’ils se le tiennent pour dit». Pire, poursuit-il, nous n’avons pas reçu de sommation ni d’ultimatum» et d’ajouter : «nous exigeons une audience auprès du président de la République, car il est le seul à pouvoir régler nos difficultés. Nous refusons de quitter les lieux, c’est ici que nous voulons rester. Ça passe ou ça casse. Nous ne voulons pas d’intermédiaire encore moins de promesse. Nous redressons les enfants récalcitrants».
Toutefois, M. Sène met sur la table de l’autorité une proposition. Ces occupants de cet espace convoité par plusieurs prétendants ont dévoilé leur projet sur les lieux. «Nous sommes prêts à acheter auprès de l’Etat ces terres, s’il compte les léguer, nous sommes les plus méritants. Notre ambition, c’est la création de la Cité de l’automobile». «Nous appelons le président de la République à raisonner ceux qui sont derrière cette société Onira Group dirigée par Bambaya. Nous lui disons que cette société veut construire des immeubles à notre lieu de travail. Nous rappelons au président que nous, mécaniciens, avons fait le choix de rester au pays et de gagner notre vie ici. Nous employons aussi des jeunes qui ont aussi préféré rester au pays comme nous». 
Cependant, revenant sur un autre point, le sieur Sène est ferme sur sa position. «Nous ne faisons pas partie des jeunes qui descendent dans la rue quand il y a manifestation, car nous n’avons pas ce temps. Ainsi, je préviens que celui qui fait disparaître le secteur informel, c’est l’économie du Sénégal qui est anéantie. Le président de la République ne doit pas accepter d’humilier sa jeunesse. Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour rester ici car c’est notre gagne-pain et il y va de la survie de milliers de Sénégalais de la région de Dakar, du pays et même de la sous-région», a tenu à expliquer le porte-parole du jour.
 
Baye Modou SARR
 
 
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