DEGOMME DU POSTE DE MINISTRE DE LA JUSTICE: Ismaïla Madior Fall paie-t-il les frais de ses dérapages ?



Enfin la nouvelle composition gouvernementale est connue. Macky Sall s’est débarrassé de plusieurs des ministres de l’ancien gouvernement pour nommer d’autres. L’un des départs les plus commentés est celui de Ismaïla Madior Fall. La grande question est pourquoi Macky Sall s’est débarrassé de son ci dévoué ministre de la Justice qui, par son génie à tout justifier et défendre juriidiquement, se fait appeler «tailleur constitutionnel». Un titre qu’il revendique en se faisant appeler «tailleur de haute couture constitutionnelle». A-t-il été sanctionné pour ses sorties maladroites ?
 Lors d’un entretien accordé à nos confrères de Jeune Afrique, en effet, Ismaïla Madior Fall, qui s’exprimait par rapport à l’affaire Karim Wade et généralement à la traque des biens mal acquis, avait laissé entendre qu’il y avait des membres du régime qui ont été épinglés par la Cour des comptes et qui sont en train de rembourser, sans citer de noms. Cette sortie n’a certainement pas plu à plusieurs de ses camarades de l’Alliance pour la République (Apr). Cela laisse, en tout cas, entrevoir, de manière flagrante, que Macky Sall choisit délibérément de poursuivre pénalement qui il souhaite. Macky Sall lui fait-il payer cette erreur ? En fait, des erreurs, l’ancien garde des Sceaux en a beaucoup commises. Car, toujours avec nos confrères de «Enquête», Ismaïla Madior Fall, interpellé en tant que spécialiste, par rapport, à la possibilité d’un troisième mandat pour Macky Sall, avait répondu que «les dispositions de la Constitution sont très claires» et qu’«en principe», Macky Sall ne peut pas avoir un autre mandat. Plus grave, il ajoute : «il revient au Président d’apprécier». Des déclarations graves, gravissimes même, pour un ministre de la Justice, éminent professeur de droit constitutionnel. Une raison donc suffisante qui pourrait expliquer que Macky Sall ait décidé de se débarrasser de lui. On se rappelle qu’avant qu’il ne soit muté au ministère des Affaires étrangères, son prédécesseur Sidiki Kaba avait fait les mêmes erreurs de dérapages devant la presse. 
Il est, par ailleurs, probable, que le président de la République veuille changer le visage de la justice ; en réconciliant cette justice avec le peuple.
Quoi qu’il en soit, désormais, les rênes de la justice sont confiées à Me Malick Sall. 
Alassane DRAME

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