DEFICIT BUDGETAIRE ET DETTE PUBLIQUE 2019-2023 PLUS ELEVÉS QUE RAPPORTÉS : Le Fmi confirme le nouveau régime et dément Macky




 
 
Le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période 2019-2023 sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement. C’est la conviction du Fmi suite à une mission au Sénégal ; prenant ainsi le contre-pied de l’ancien chef de l’Etat qui a annoncé que les chiffres du Pm sont faux. Ainsi, face à cette situation difficile des finances publiques, le Fmi appelle à la mise en œuvre de mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante.
 
 
 
« Le personnel du Fmi se félicite du rapport de l'Igf sur les finances publiques et de l'engagement du gouvernement en faveur d'une gouvernance solide et de la transparence budgétaire. Les conclusions préliminaires indiquent des révisions substantielles des données d'exécution budgétaire pour la période 2019-2023. Ces révisions sont principalement attribuables à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales. En conséquence, le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement », a d’emblée soutenu Edward Gemayel, chef de mission de l’équipe du Fonds monétaire international (Fmi) au terme de leur séjour au Sénégal du 9 au 16 octobre 2024, pour discuter des conclusions préliminaires du rapport de l'Inspection générale des Finances (Igf) sur les finances publiques couvrant la période 2019-2024 (premier trimestre), ainsi que des perspectives budgétaires pour le reste de l'année. Durant le processus de certification des conclusions de l'Igf par la Cour des comptes, le personnel du Fmi, ajoute Gemayel, continuera à travailler en étroite collaboration avec les autorités dans les semaines à venir pour évaluer l'impact macroéconomique et définir les prochaines étapes, notamment l'évaluation d’éventuelles erreurs de déclaration dans les programmes passés et en cours soutenus par le Fmi.
 
 
Tensions accrues dans l'exécution du budget, manque à gagner en termes de recettes, dépenses élevées…
 
Poursuivant, le chef de mission de l’équipe du Fmi de préciser : «Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des signes de tensions accrues dans l'exécution du budget. Le manque à gagner en termes de recettes, identifié lors de la dernière visite des services, a été confirmé à fin septembre. Parallèlement, les dépenses sont restées élevées, principalement en raison d'une augmentation substantielle des dépenses d'investissement, comme le suggèrent les conclusions préliminaires du rapport de l'Igf. En l'absence de mesures décisives sur les dépenses, le déficit budgétaire devrait s'aggraver cette année, dépassant l'estimation précédente de 7,5% du Pib», fait remarquer M. Gemayel.
 
Des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques …
 
Cependant, pour renverser cette tendance peu reluisante des finances publiques, le chef d’équipe du Fmi de préconiser : «à l’avenir, il est essentiel que les autorités mettent en œuvre des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante. La Loi de finances 2025 représente une occasion cruciale pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes essentielles et de répondre aux défis structurels de longue date. Des actions stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes domestiques — en particulier à travers la rationalisation des exonérations fiscales — ainsi que des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels, seront déterminants pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique, jetant ainsi les bases d’un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé», explique Edward Gemayel.
 
 
Moussa CISS
 
 
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