DECLARATION DES UNIVERSITAIRES ET DECIDEURS POLITIQUES DU MONDE A DAKAR :« Nous devons développer une approche globale pour corriger l’impact néfaste des dettes excessives en monnaie étrangère »



 
 
Une déclaration a sanctionné la rencontre sur le thème « la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique » des universitaires et autres décideurs politiques du monde à Dakar. Des propositions de mesures fortes ont été faites au terme de cette rencontre.  
 
 
 
Au terme de leur rencontre de Dakar au Musée des civilisations noires sur le thème « la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique », des universitaires, des décideurs politiques et des militants d’Afrique en provenance des quatre coins du monde (Asie, Europe et Amérique du Nord) ont produit une déclaration destinée aux gouvernements africains, aux institutions africaines et aux acteurs et institutions externes qui limitent la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique. Cette déclaration a pour but d’initier une coopération durable et marquée du sceau de la confiance entre les initiatives et les mouvements qui partagent son esprit. « Dans un monde qui se fissure de plus en plus en blocs commerciaux régionaux, la construction d’alliances régionales devient nécessaire et possible. La réaffirmation de notre souveraineté économique et monétaire et la soumission des intérêts étrangers à nos besoins et intérêts internes deviennent plus faciles. Cette croissance de la souveraineté politique pour transformer structurellement nos économies et nos sociétés peut nous permettre de nous attaquer fondamentalement aux questions de longue date que sont la pauvreté, le développement social et la démocratisation. Nous devons travailler à la construction d’un nouveau multilatéralisme où les institutions et les fora politiques mondiaux sont inclusifs, démocratiques et reflètent les préoccupations des populations du Sud. Le militarisme et l’impérialisme ne peuvent continuer à modeler politiquement le système mondial. Nous défendons une attitude de neutralité positive à l’égard du bloc historique colonial-impérial, et la non-coopération quant à son ingérence dans les affaires africaines », sont entre autres objectifs stratégiques qui fondent l’action des universitaires. S’y ajoutent « les inégalités mondiales face à la dégradation du climat, la volatilité de la finance et des prix des matières premières placent le Sud dans une situation particulièrement défavorable qu’il est nécessaire de surmonter ». Les signataires de cette déclaration estiment également que les crises récurrentes de la dette doivent cesser. « Nous devons développer une approche globale pour corriger l’impact néfaste des dettes excessives en monnaie étrangère - y compris celles émises par le Fmi - et des dettes odieuses. Des annulations de dettes généralisées, profondes et rapides sont essentielles. Elles doivent être axées sur le soutien à la transformation économique », plaident les signataires, avant de poursuivre : « nous devons mettre un terme au vol permanent commis par les sociétés transnationales du Nord lorsqu’elles transfèrent leurs revenus dans des paradis fiscaux et puis les investissent sur les marchés financiers, le tout revêtu du langage inoffensif de « l'investissement direct étranger ». À cette fin, il convient de promouvoir et de mettre en œuvre activement des mesures telles que le contrôle des capitaux, la lutte contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites, ainsi que l’imposition équitable des sociétés transnationales. Nous devons nous attaquer aux inégalités historiques et persistantes enracinées dans l’émergence et l’expansion mondiale du système capitaliste », ajoute le communiqué. En outre, pour traiter de manière équitable la crise environnementale multidimensionnelle, les participants préconisent un programme mondial de réparations. « Nous devons chercher à l’élaborer techniquement, le légitimer, le préconiser, le défendre et le mettre en œuvre, rapporte le communiqué des universitaires et autres décideurs qui appellent à la coopération panafricaine, sud-sud et à la solidarité mondiale.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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