DAKAR DEM DIKK : Le Directeur général, Assane Mbengue, révèle de gros scandales




 
 
Le nouveau Directeur général de Dakar Dem Dikk, Assane Mbengue, a relevé des manquements graves dans la gestion de ses prédécesseurs, à l’origine des difficultés rencontrées par la société de transport qui est endettée et au bord du dépôt de bilan à son arrivée. 
 
 
 
Le mouvement d’humeur des receveurs de la société de transport Dakar Dem Dikk (DDD) a été un prétexte pour le nouveau Directeur général, Assane Mbengue, de faire face à la presse pour peindre une situation au bord du «dépôt de bilan» à son arrivée à la tête de ladite société. «A la veille de notre prise de fonction, DDD avait un ratio par bus de 12,05%, soit un total de 3122 salariés pour un parc exploité de 259 bus, alors que le ratio est de 4 à 6% par bus», indique d’emblée Assane Mbengue, qui fait remarquer que la société de transport, rien que sur le ratio, devait faire un dépôt de bilan. Poursuivant, il confirme les chiffres du ministre des Transports sur l’effectif de DDD qui comptait, au 31 mai 2024, 3122 salariés dont 2814 CDI et 327 prestataires, pour une masse salariale d’un milliard 151 millions francs Cfa. Ce qui est à l’origine, dit-il, d’un déséquilibre structurel ayant pour conséquence les résultats déficitaires, les fonds propres négatifs, l’endettement excessif et une masse salariale insoutenable.
Poursuivant, il est revenu sur le croisement de la dette de 16 milliards due par l’Etat du Sénégal à DDD. Cette dette a été rachetée par la Bgfi Bank au taux de 11,5% jugé «onéreux» par un rapport de la Cour des comptes, alors que sur le marché, ce taux est de 5 et 6% sur une maturité de 5 ans, 7 ans au maximum. Ce qui fait dire au patron de DDD que l’Etat, en décidant de céder la créance, a amené la société DDD à renoncer à 4,9 milliards. Même si la dette a été entièrement épongée par l’Etat avant la maturité de 5 ans, il est revenu sur la composition du coût de la cession. A cet effet, il révèle qu’un virement non compris sur le tableau de la Cour des comptes à hauteur de 1,1 milliard dans le compte du cabinet Saloum Invest, le 18 juin 2018, par Bgfi sur ordre de virement de DDD. Il a également listé d’autres irrégularités dans la gestion, soit 143 millions en faveur de Inosoft virés sur le compte de la Société africaine des services, sans aucun document attestant du lien juridique entre ces deux sociétés.
 
 
Les gros cafards
 
 
Dans le cadre d’exploitation d’urgence, la société dénommée Tk Export a fait en 2021 l’objet d’un règlement de 100 millions, puis de 661 millions et de 443 millions. Tous ces paiements sont pour le compte du fournisseur Tk Export, sauf que les virements ont été effectués dans le compte de la même Société africaine des services, sans aucun document attestant du lien juridique entre ces sociétés. En effet, Inosoft et Tk Export sont des sociétés différentes et leurs factures virées dans le compte de la Société africaine des services qui n’est en rien liée à DDD. Assane Mbengue déplore également le carburant de son prédécesseur qui, en plus de sa dotation régulière de 500 litres, recevait 1000 litres supplémentaires et 300 autres litres. S’y ajoutent des billets d’avion à hauteur de 50 millions dont un de 35 millions.
Lors de l’acquisition des 370 unités du parc Iveco en 2023, DDD a payé jusqu’à 475 millions à une société de transit avec une sortie de 280 autobus sur les 377 ; soit un trop perçu de 97 millions.
 
 
Des versements non reversés
 
Revenant sur le mouvement d’humeur des receveurs, il révèle que ces derniers réclament une prime de 50.000 francs liée à leur outil de travail, le téléphone mis à leur disposition pour faciliter les transactions financières. Cependant, le nouveau Dg de révéler qu’une visite inopinée a révélé des manquements. Il s’agit de versements non reversés et cela constitue, dit-il, une faute grave. A l’en croire, c’est l’argent du contribuable et la direction, dit-il, prendra toutes les mesures nécessaires pour que DDD puisse rentrer dans ses fonds.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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