Condamnée à honorer son contrat avec EKR: L’Aser évoque son incapacité à payer... 11 millions




 
 
 
L’Agence sénégalaise de l’électrification rurale a-t-elle les moyens de sa politique ? La réponse pourrait être positive. Pour un contrat rempli par l’Etablissement Khadim Rassoul (EKR), à Ngathie Naoudé, dont le maire est Yaye Fatou Diagne, l’Aser, qui n’arrive pas à honorer ses engagements, a été condamnée à payer 11 millions de francs. Pire, la société chargée de l’électrification rurale a fait un référé sur difficulté, mais elle n’a pas été suivie par le juge du Tribunal de commerce.
 
 
L’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (Aser) n’est pas en mesure de payer 11 millions de francs. En tout cas, c’est ce qu’elle a voulu faire croire au juge du Tribunal de commerce statuant en matière de référé. L’Aser a, en effet, sollicité un référé sur difficulté, pour expliquer son incapacité à payer 11 millions de francs à la société Etablissement Khadim Rassoul (EKR). Seulement, le juge n’y a pas cru. Il a constaté que l’Aser ne s’est pas fait représenter avant de rejeter sa demande d’échelonnement du paiement de la créance. Mieux ou pire pour l’Aser, le juge a ordonné la continuation des poursuites, sans délai et sans nouveau référé.
Un fait assez étonnant pour une agence de l’Etat. En fait, l’Aser détient de l’argent dans son compte, mais refuse de respecter ses engagements, si l’on en croit le camp de EKR. Remontons au tout début pour comprendre cette affaire.
En fait, selon EKR, l’Aser devait procéder à l’électrification du village de Yaye Fatou Diagne, la nouvelle coordonnatrice nationale du Programme de Développement de Modernisation et de Gestion des Marchés (Promogem). Cette dernière était signataire de la convention avec la société Etablissement Khadim Rassoul. EKR exécute sa part du contrat, mais n’a jamais été payée. Pour rentrer dans ses fonds, EKR assigne devant le Tribunal de commerce l’Aser qui a été condamnée, malgré les contestations. L’affaire atterrit à la Cour d’appel qui va homologuer le protocole d’accord signé par les parties, mais en s’abstenant de dire à la banque de payer. Ainsi, pour tordre le bras à l’Aser, EKR va bloquer son compte qui, pourtant, détient le montant du litige. Mais, n’empêche Aser ne paie toujours pas et fait un référé sur difficulté à l’issue duquel elle n’a pas eu gain de cause.
 
 
Alassane DRAME
 
 
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