CRISE INSTITUTIONNELLE AU SÉNÉGAL : Thierno Bocoum d’accord avec la motion de censure pour sanctionner un «sabotage» de l'Assemblée nationale




 
Dans un contexte de tension politique croissante au Sénégal, Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, dénonce avec fermeté la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale qu'il qualifie de «honteuse». Il fustige une série d'actions qu'il considère comme un sabotage des institutions républicaines et appelle à une motion de censure contre le gouvernement en place. Pour Bocoum, cette initiative est nécessaire pour rétablir le respect des obligations constitutionnelles et renforcer la crédibilité des institutions parlementaires face aux dérives actuelles. Pour lui, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Abdou Mbow, a bien fait de décider de déposer une motion de censure. 
 
«La honteuse session extraordinaire mérite bien une motion de censure». C’est ainsi que Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, a qualifié la session extraordinaire d’hier lors de la plénière sur la suppression du Conseil économique social et environnemental et du Haut conseil des collectivités territoriales. «Un public mobilisé pour intimider les députés et qui crie «Sonko, Sonko» au sein de l’hémicycle, un ministre de la Justice qui annonce en pleine séance aux députés que le président de la République a promulgué la loi portant modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, après avoir ignoré la saisine du président de l’institution pour avis, une convocation dont l’issue était connue d’avance, mais qui privilégiait un jeu de politique politicienne… voilà des actes de sabotage et d’enfantillage contre une institution de la République qui ne doivent pas rester sans suite», a d’abord dénoncé le patron de Agir dans une déclaration écrite.
Poursuivant, l’ancien parlementaire note que les députés ont été cohérents, ajoutant que chacun a défendu sa ligne idéologique face au maintien ou non du Cese et du Hcct. Par contre, regrette-t-il, le théâtre organisé avec un mépris affiché contre les institutions doit être sanctionné. «Le Premier ministre qui joue au dilatoire face à son obligation de faire sa Déclaration de politique générale (Dpg) et affichant ostensiblement son manque de respect notoire à l’institution parlementaire et à la Constitution doit être sanctionné», dit-il encore. Mais déjà, pour lui, le but est de demander aux Sénégalais de leur permettre d’avoir une majorité face à une opposition qui souhaiterait bloquer leurs initiatives. «C’est trop enfantin», regrette l’ancien député. En effet, dit-il, «ces Sénégalais leur demanderont pourquoi le Premier ministre n’a pas fait sa Dpg conformément aux dispositions de la Constitution alors que tous les prétextes pour ne pas se présenter devant l’Assemblée nationale ont été levés.»
Thierno Bocoum, sentencieux, prédit : «les Sénégalais sanctionneront le populisme qui leur porte aujourd’hui un tort considérable à l’heure de l’exercice du pouvoir», dit-il encore. Avant d’assurer qu’il soutient ans aucune réserve, le projet de motion de censure contre le gouvernement du Pm actuel déposé hier par Abdou Mbow.
Pour Thierno Bocoum, cette motion, symboliquement, aura pour effet d’imposer le respect que doit avoir un nommé (Pm) face à des élus, le respect que ce Pm doit avoir face à ses obligations constitutionnelles. «Il reviendra au président de la République d’utiliser ses pouvoirs de nomination et de dissolution afin de remettre les choses à l'endroit, s’il considère qu’il a encore un rôle à jouer», a terminé le président du mouvement Agir. 
 
Sidy Djimby NDAO 
 
 
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